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DVD A LA LOUPE


AMARCORD - EDITION BELGE

Lui écrire Hotkiller

Amarcord - Edition belge DVD sorti le 21/04/2004


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Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Année sortie en salle : 1974
Durée du film : 2 h 00 min.

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Nombre de visites :
1804


   

Le Film : 10/10

Résumé : Durant les années 30, la description de la vie d'un petit village d'Italie sur fond de naissance de fascisme à travers le regard de plusieurs habitants aussi pittoresques les uns que les autres.

Avis : Ce film est certainement l'un des plus beaux et l'un des plus émouvants de Federico Fellini qui obtint en 1974 l'Oscar du meilleur film étranger. Peut-être parce que le grand réalisateur italien y a mis une large part autobiographique et qu'il offre au spectateur un album de souvenirs d'enfance dans cette jolie région qu'est l'Emilie Romagne et plus particulièrement les environs de la ville de Rimini. En ce sens le titre est significatif, Amarcord étant la contraction en patois romagnol du "Io mi riccordo" italien : "je me souviens". Et effectivement, Fellini se souvient : il se souvient de cette vie parfois difficile dans un monde agraire, tributaire des aléas du climat et des saisons; il se souvient de cette effervescence à l'idée que le Duce pouvait venir dans son village; il se souvient enfin et surtout de ces femmes aux formes généreuses qui alimentèrent ses rêves érotiques de pré-adolescent. A travers ce film le réalisateur se fait alors peintre, harmonise ses personnages comme un artiste ses couleurs et le résultat final est un tableau lumineux et riche, donnant au spectateur la curieuse impression d'avoir vu un film qui ne raconte rien tout en l'invitant à le revoir encore et encore, parce que riche en émotions.

Pour susciter l'intérêt du spectateur, Fellini ne nous raconte pas une histoire, mais des histoires avec pour personnage central, le jeune garçon Titta, qui jette ses yeux d'adolescent sur le monde qui l'entoure. Ce monde est riche et varié : ses parents (dont les disputes sont si exagérées qu'elles en deviennent comiques), son oncle débile léger et obsédé sexuel, la "gradisca" (sorte de mythe de la femme inaccessible), la buraliste, la "volpina" (la prostituée du coin), l'avocat (qui sert de narrateur au film), tous sont des personnages caricaturaux et dont les traits personnels, poussés à l'extrême, donnent au final un film empreint d'une grande poésie bouffonne.

Car en effet, il y a quelque chose de rabelaisien dans ce film : la truculence des situations (la scène avec la buraliste ou la scène des gosses dans la voiture par ex.), l'humour parfois scatologique (pets, rots...) y sont pour beaucoup mais le film n'est à aucun moment vulgaire parce que Fellini sait parfaitement amener son histoire et que ces différentes scènes s'inscrivent dans le cours du film et le spectateur intelligent ne saurait s'en offenser.

Mais si Fellini prend le regard d'un enfant pour nous décrire cet environnement, c'est également pour se livrer à une critique en règle de certains aspects du mode de vie à l'italienne de cette époque. Quel meilleur outil que celui des yeux d'un adolescent qui s'évertue à grandir dans ce monde qui l'entoure, pour mettre en évidence les travers d'une société italienne qui se cherche de la même façon que notre héros principal (rappelons que l'action se déroule au début des années 30 en plein avènement du fascisme). Et là Fellini devient acerbe et critique : pêle mêle on pourrait citer d'abord l'hypocrisie de la religion et plus particulièrement du clergé, peu ouvert aux attentes et aux espérances de la communauté (scène notamment des absolutions rapides et formalisées lors des confessions des jeunes garçons); le système scolaire où les enseignants sont l'incarnation d'une culture rigide et monocorde; le provincialisme où l'on voit une communauté qui vit au rythme de ce qui se décide à Rome (scène de la préparation de la venue du Duce); la dictature à l'italienne, parodie de régime totalitaire où les tortures se pratiquent à l'huile de ricin (scène fameuse où le père de Titta se fera "torturer"); la société italienne dans son ensemble et sa naturelle joie de vivre accouplée au désir de ne pas voir les choses, et cette naturelle insouciance faisant qu'elle s'en remet entièrement et complètement aux leaders qui la dirige; enfin, la cellule familiale italienne, si importante dans ce pays et qui pour Titta est à la limite une parodie de famille, tellement les personnages sont divers, exacerbés et exceptionnels mais peu capables de guider un enfant sur le difficile chemin de l'adolescence.

Car c'est aussi le maître mot du film de Fellini. Qu'est-ce que l'adolescence ? Son personnage, Titta, construit sa propre personnalité et par voie de conséquence sa propre maturité par accumulation des expériences. Pour le jeune homme, chaque "petit" évènement n'est pas significatif en soi, mais mis bout à bout ils atteignent une dimension fantastique dont le moteur est l'imagination elle-même : la course des 1000 miles, la façon dont est célébré l'avènement du printemps, le passage du transatlantique Rex, le Cheik et ses femmes résidant au Grand Hôtel sont des moments qui restent gravés dans l'esprit du jeune homme (et aussi du réalisateur bien entendu) non seulement parce qu'ils sont extraordinaires mais parce qu'ils donnent corps à un rêve de gosse; Fellini utilise alors ce procédé pour passer d'une dimension historique et factuelle à une dimension intemporelle parce que ces évènements se trouvent magnifiés par le regard de Titta.
Et même l'éducation sentimentale et sexuelle du personnage est laissée à sa propre fantaisie, en dehors des schémas classiqes fixés par l'éducation des parents : sa personnalité amoureuse se contruit au gré de ses envies : de la gentillette volpina, à la fois nymphomane et simple d'esprit en passant par la buraliste aux seins énormes, Titta en arrive à se construire un idéal de femme qu'il projette dans le personnage de "la Gradisca", synthèse de tous les désirs humains d'un jeune adolescent. Représentée dans tous ses aspects à la fois extraordinaires et exceptionnels, l'adolescence, pour Fellini, est le carrefour des émotions les plus intenses, un âge qui ne laisse pas de place à la modération, rendant du même coup le passage à l'âge adulte et donc au réalisme de la vie encore plus difficile car rempli de désillusions : la Gradisca n'épousera pas Titta et celui-ci ne deviendra adulte qu'au "prix" d'une circonstance dramatique : la mort de sa mère et avec elle, la fin des rêves d'espérance, de légèreté et de bonheur.

Quelques mots enfin sur les comédiens et la composition musicale du film : tous les acteurs jouent avec une justesse et une authenticité peu communes. Le casting de Fellini est excellent et plus que des personnages, il nous propose de vraies "gueules" de cinéma. Petite mention spéciale pour Magali Noël qui interprète le rôle de la Gradisca et donne à ce personnage beaucoup de sensualité et d'émotion. Enfin saluons l'exceptionnelle musique du film de Nino Rota qui signe ici une très belle partition qui, à l'image du film est remplie de douceur et de mélancolie.
Voilà, Amarcord, c'est un peu tout ça, à la fois une farce grotesque qui reprendrait de façon synthétique l'enfance du grand réalisateur italien, mais aussi un film qui a su capter la confusion, la joie et aussi parfois la stupidité d'être un jeune homme. Par ce savoureux mélange d'humour et parfois de tristesse, le réalisateur nous invite à un voyage intemporel et poétique, imprégné de la douceur de vivre italienne, donnant finalement corps à sa "recherche du temps perdu". Un grand et magnifique film.


L'Image : 0.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : L'image de ce DVD est à proprement parler catastrophique : aucune remastérisation digne de ce nom n'a été faite. Le grain de l'image est fortement présent et pires sont encore les nombreuses rayures, tâches et défauts de pellicule constants tout au long du film. Malgré également quelques "belles" plaques de pixels le film reste regardable et propose une colorimétrie uniforme. Néanmoins, c'est vraiment dommage, voire scandaleux de nous présenter un tel chef d'oeuvre dans cet état.


Le Son : 1/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en anglais - Dolby Digital 1.0 (simple mono) en français et en italien - Sous titres : Français, anglais, italien, allemand et autres

Avis : Plutôt que de remixer en 5.1 une langue qui n'est pas celle d'origine du film, l'éditeur aurait pu concentrer ses efforts pour nous proposer des mono restaurés de bonne qualité. Ce n'est malheureusement pas le cas puisqu'en VO la bande son apparaît un peu nasillarde et sans véritable profondeur. Bref, comme pour l'image, la présentation sonore de ce film est vraiment mauvaise. Concernant le doublage français, celui-ci est, une fois n'est pas coutume correct du point de vue artistique


L'Interactivité : 0/3

L'ergonomie des menus :
Il semble difficile de faire plus laid et plus simpliste que ce que Warner nous propose pour ce film. Aucun menu sonorisé, pas de transition entre les sous-menus, des couleurs criardes et un mode de sélection de choix très "ringard". Sur ce coup là on a la "totale".


Les bonus :

Curieuse édition que ce DVD belge qui ne propose en bonus que la bande annonce du film...autant dire rien...pour notre plus grand malheur.

L'edition de ce film par Warner est en tous points lamentable : aucun soin pour le son ou l'image, une ergonomie de DVD baclée et des bonus inexistants. A tout prendre il vaut mieux acheter l'édition 2 DVD française : son et image seront identiques mais au moins on trouvera un second DVD avec quelques bonus plus parlants que ce qui nous est proposé ici.


Les Visuels : 0/1



La pochette / Le packaging

Il s'agit d'un boitier Amaray qui reprend me semble-t-il l'affiche anglo-saxonne du film. Belle erreur que voilà, l'affiche européenne étant plus "chaude" visuellement et plus colorée.



La sérigraphie

La sérigraphie reprend joliment le personnage de la Gradisca figurant sur le recto de jaquette avec une qualité de définition très correcte. Dommage que les nombreux logos viennent gâcher l'équilibre visuel de cette sérigraphie.


Note Finale : (11.5/20)

Commentaires concernant cette critique

- le 24/03/2005 à 09:20 par ninnin4 : Une très belle loupe de plus qui donne envie de découvrir ce film.....mais en attendant peut être une autre édition

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