Résumé : Le commissaire Niemans enquête sur le meurtre d'un homme retrouvé emmuré dans un monastère en Lorraine. Lorsqu'au même moment, le capitaine Reda vient au secours d'un sosie du Christ agonisant au pied d'une église, on est alors loin de penser que les deux affaires sont intimement liées...
Avis : "Les Anges de l'Apocalypse" ne constituent en rien une suite des "Rivières Pourpres" et peuvent donc être regardés sans avoir vu ce premier film. Le seul personnage commun est le Commissaire Niemans, par contre il y a unité de thème et d'ambiance, avec des meurtres en série horribles et mystérieux, et une forte connotation religieuse sous-jacente. Dire que la tonalité du film est sombre est un euphémisme, avec des scènes particulièrement dures, justifiant l'interdiction aux moins de 12 ans, qui montrent des cadavres découpés, des corps transpercés, des yeux crevés et autres suppliciés brûlés vifs.
C'est Olivier Dahan qui a réalisé cet épisode oppressant, succédant pour la circonstance à Mathieu Kassovitz, et il imprime à son film un rythme rapide et spectaculaire (voir la poursuite entre Reda et le moine surpris à l'hôpital), tout en jouant sur la qualité de la photographie et des ambiances qui font froid dans le dos. Les deux acteurs principaux sont bien dans leurs personnages, Jean Reno reprenant pratiquement sans changement son rôle de Niemans, et Benoît Magimel jouant avec beaucoup de talent un jeune capitaine de gendarmerie, ancien élève de Niemans, et assistant celui-ci dans la recherche de la vérité. Camille Natta est Marie, une spécialiste des questions religieuses qui aide les deux policiers dans leur enquête. La jeune actrice, dont c'est là un des premiers rôles significatifs, se tire assez bien des situations horrifiques auxquelles elle est confrontée. Quant à Christopher Lee, il incarne d'une manière absolument glaçante le méchant du film, lors d'apparitions brèves mais marquantes. Signalons enfin une courte scène avec un Johnny Hallyday méconnaissable, et le jeu illuminé des "apôtres" voués à une mort abominable.
C'est probablement le scénario qui est le point le plus faible de ce film, le nombre d'invraisemblances (la force des moines, les motivations qui les conduisent à perpétrer leurs crimes horribles, les embuscades dans lesquelles sont pris les deux policiers…) gâchant un peu le brio du réalisateur pour rendre l'action spectaculaire. Visuellement époustouflant, offrant un spectacle sonore percutant, "Les rivières Pourpre 2" manquent de la rigueur scénaristique qui aurait pu en faire un film culte (c'est d'ailleurs aussi ce qu'on pouvait reprocher au premier film dont la fin était bâclée, à la limite du compréhensible). Il constitue néanmoins un divertissement très correct, pour cœurs peu sensibles qui recherchent les émotions fortes.
L'Image :
3/3
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
L'image est impeccable, avec des couleurs vives, des contrastes violents soulignant des jeux d'ombre et de lumière travaillés. La définition est parfaite, ainsi que le transfert numérique qui ne présente aucun défaut malgré la grande quantité d'informations stockées sur le disque. Sur le plan artistique, la photographie a fait l'objet de soins particuliers, en utilisant la pluie et les éclairs, la brume, le feu, les éclairages de nuit blancs ou colorés… Les décors sont aussi très esthétiques, en profitant des possibilités offertes par les sites industriels déclassés de la sidérurgie lorraine.
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1, DTS et Dolby Surround en Français. Il n'y a pas de sous-titres anglais, contrairement à ce qui est indiqué sur la pochette.
Avis :
Trois pistes sonores en français permettent à chacun de profiter au mieux des effets particulièrement travaillés du film, en fonction de son équipement. En DD5.1 et DTS, la spatialisation est remarquable, les enceintes arrières et le caisson de basses étant sollicités à de nombreuses reprises. Certaines scènes, comme la fusillade sur la voiture de Niemans, les orages, et l'inondation des souterrains, sortent tout à fait de l'ordinaire sur le plan des effets sonores.
L'ergonomie
des menus :
Menu 3D animés et sonorisés, avec des transitions un peu longues. Le film n'est découpé qu'en 16 chapitres, mais on peut changer de version sonore à la volée.
Les bonus :
Bonus assez riches pour cette édition simple. Une édition deux disques encore plus complète (avec en bonus une version HD du film lisible sur PC) a été mise en vente au même moment.
Une scène coupée en 16/9 et DD5.1 : dans un bar topless, Niemans et Reda font le point sur les mystérieux moines. Cette scène aurait parfaitement pu être intégrée au film car elle donne quelques précisions intéressantes. Par contre la fille qui se trémousse sur scène n'est pas vraiment dans le ton du film.
Making of de 1h15 en 16/9, avec choix entre DD5.1 et dolby surround. Contenant peu d'interviews, et pas d'extraits de film, ce documentaire très intéressant est essentiellement constitué d'images du tournage et de sa préparation. Les 16 scènes les plus spectaculaires sont décortiquées, avec peu de commentaires, mais le montage permet d'appréhender parfaitement le travail de l'équipe. Le tout est chapitré ce qui permet de sauter d'une scène à l'autre.
Bandes annonces en 16/9 des films "Inquiétudes", "RRRrrr!!!", "Le convoyeur" et "Mariages". Purement promotionnel, au contraire du making of qui ne l'est pas du tout.
Boîtier amaray noir. Dommage qu'un feuillet de chapitrage ne soit pas inclus. Le visuel reprend l'affiche du film, un montage inquiétant avec les silhouettes menaçantes des moines, et les deux héros en médaillon.
La sérigraphie
La sérigraphie du disque reprend la partie inférieure du visuel de la pochette, avec les moines. Un effort a été fait pour noyer aussi discrètement que possible textes et logos sur le fond rouge brique du disque. L'impression est d'un grain très fin, incluant le rond central.
Note Finale
: (15/20)
Commentaires concernant cette critique
- le 08/03/2005 à 18:13 par Shovelman : Il faut tout de même souligner un fait : le scénario est aberrant car lorsque l'on fait attention deux secondes, on se rend compte que les deux policiers (= les gentils) n'ont AUCUNE influence sur l'histoire. Je n'en dis pas trop pour ceux qui ne l'ont pas vu, mais on peut enlever toutes les scènes avec Reno et Magimel, et l'histoire se déroule pareil. A ce niveau-là, Besson devrait réviser son manuel du parfait petit scénariste !
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