DVD A LA LOUPE

Résumé : 2048. Doug Quaid fait chaque nuit le même cauchemar : en compagnie d’une jeune femme brune, il est victime, sur Mars, d’un accident mortel. A défaut de s’y rendre, il se tourne vers la société Rekall, spécialiste dans l’implantation de souvenirs…

Avis : Second film hollywoodien du « Hollandais violent » Paul Verhoeven (après le génial Robocop) qui persiste et signe dans le registre de la science-fiction, Total recall est tiré d’une nouvelle de Philip K. Dick (dont les écrits ont inspiré Blade runner et Minority report). Le film, qui rapporta plus de 250 millions de dollars, est une œuvre marquante du genre, non pas grâce à sa violence (quoique…) ni à ses effets spéciaux (plus du tout d’actualité) mais bien grâce à son histoire exceptionnelle. En effet, le scénario, bien qu’un peu déroutant au début, se révèle petit à petit inventif et passionnant.
Ce voyage dans l’inconscient et le subconscient de l’être humain est l’atout proncipal de Total recall. Double personnalité, schizophrénie, rêve, réalité, les barrières sont minces et chacun se fera son interprétation du film (qui peut changer à chaque nouvelle vision du film) : qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? La vie de Quaid est-elle un rêve implanté par Rekall ou bien ce qu’il vit sur Mars est réel ? Le film peut se regarder à plusieurs niveaux sans pour autant avoir les réponses à nos questions (d’ailleurs, la réplique finale entretient l’ambiguité sur le sujet).

Total recall ressemble à une bande dessinée live : personnages décalés, humour à peine dissimulé, monstres en tous genres, violence atrophiée et le mélange donne un film déroutant, intrigant, passionnant, unique en son genre. Le film porte indéniablement la patte de son réalisateur du point de vue de se violence (fusillades, corps déchiquetés et démembrés, des hectolitres de sang), très présente mais tellement exagérée qu’elle en devient irréelle (tiens, tiens, un indice…). Les décors sont kitsch au possible (ce qui fait qu’on a l’impression de regarder un film de série B) et le personnage principal devient un héros dépassé par les évènements.
Schwarzenegger est impressionnant et bien meilleur comédien que d’habitude (il n’oublie quand même pas de casser du vilain à tour de bras). Face à lui, on retrouve Ronny Cox (vu dans Robocop) et le monolithique Michael Ironside (qui ne doit sourire que quand il se brûle). Et puis, c’est le film qui révéla Sharon Stone (déjà sublime et inquiétante), qui retravaillera 2 ans plus tard avec Paul Verhoeven dans un certain Basic instinct.

Même si Total recall est un film futuriste, il en demeure terriblement actuel : le tyran qui veut dominer le monde (je ne citerais personne…) , la surenchère d’enseignes commerciales (reflets de notre société de consommation) et les nombreux mutants (ce qui pourrait nous arriver à cause de l’effet de serre). Bref, un film jouissif et stimulant aussi bien pour les yeux que pour les neurones (chose assez rare pour être signalée !).

 
Total Recall - Ultimate Edition / 2 DVD