DVD A LA LOUPE

Résumé : Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Pâris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supporter. Agamemnon, frère de Ménélas et puissant roi de Mycènes, réunit toutes les armées grecques afin de récupérer Hélène. Aucune armée n'a jamais réussi à pénétrer dans la cité fortifiée sur laquelle veillent le roi Priam et le prince Hector. L'issue de la guerre de Troie dépendra notamment d'un homme, Achille, connu comme le plus grand guerrier de son époque. Arrogant, rebelle, et réputé invincible, celui-ci n'a d'attache pour rien ni personne si ce n'est sa propre gloire...

Avis : "Gladiator" avait remis au goût du jour les péplums, les techniques actuelles de réalisation permettant de donner à ces fresques sur l'antiquité un niveau de réalisme jamais atteint. "Troie", même s'il n'atteint pas les mêmes sommets, surtout en ce qui concerne le capital sympathie envers le héros et la capacité à émouvoir les spectateurs, reconstitue avec succès un épisode fameux des épopées légendaires issues de la mythologie grecque. Le scénario est tiré de l'Iliade, poème d'Homère dont il garde les grandes lignes et certains épisodes illustres (le combat d'Achille et d'Hector) et de l'Enéide du romain Virgile (le fameux cheval de Troie…). Mais le réalisateur n'a pas hésité à prendre des libertés avec l'histoire originale, concernant en particulier le devenir final des différents protagonistes (Ménélas, Agamemnon, Hélène), tels que décrits dans l'Odyssée d'Homère, pour nous livrer une histoire cohérente et qui ne laisse pas le spectateur sur sa faim. En raccourcissant considérablement cet épisode historique (le siège de Troie avait duré 10 ans), Wolgang Petersen nous livre un film dense, sans temps morts, et plus ancré dans la réalité que l'œuvre homérique qui donne la part belle aux dieux de l'Olympe. Le choix du réalisateur de rendre les troyens globalement plus humains que les grecs, ajoute un peu à l'effet dramatique, compte tenu de l'issue du conflit.

Le casting est impressionnant, mais avec des performances inégales de la part des acteurs. Eric Bana (Hector), et dans un rôle plus secondaire Peter O'Toole (Priam), se montrent à la hauteur de personnages mythiques pour lesquels on éprouve énormément de sympathie. Sean Bean est un Ulysse roublard et Brian Cox un Agamemnon fort peu attachant, assez fidèles à ce qu'on pouvait en attendre. Mais Brad Pitt a plus de mal à restituer la complexité du personnage d'Achille, demi-dieu quasi invincible dont la froideur irrite quelque peu, au moins dans le première partie du film avant que la mort de son ami Patrocle ne le rende plus accessible, et Orlando Bloom ne convainc pas vraiment en Pâris un peu fallot. Diane Kruger est une Hélène charmante mais dans un rôle un peu potiche, alors que Rose Byrne et Saffron Burrows interprètent avec beaucoup de bonheur les personnages féminins de Briséis et d'Andromaque.

La partie reconstitution historique est paticulièrement réussie, même si les vues d'ensemble de la flotte de guerre grecque, et des armées en ordre de bataille, sentent un peu trop le trucage numérique (les bateaux et les soldats sont trop bien alignés… ). La reconstitution de Troie est remarquable, sur la base du Fort Ricasoli, sur l'île de Malte, où fut tournée une partie du film, les batailles ayant été tournées au Mexique. Les scènes de combat, surtout les corps à corps, et quelques morceaux d'anthologie comme le dialogue bouleversant entre Priam et Achille, l'épisode du cheval, la relation entre Hector et Andromaque, l'attaque de nuit sur la plage avec des boules de feu, … permettent aux spectateurs de suivre les deux heures trente de ce spectacle épique sans jamais s'ennuyer.

 
Troie