Résumé : Jackie Brown, hôtesse de l'air, arrondit ses fins de mois en convoyant de l'argent liquide pour le compte d'un trafiquant d'armes, Ordell Robbie. Un jour, un agent federal et un policier de Los Angeles la cueillent à l'aéroport. Ils comptent sur elle pour faire tomber le trafiquant. Jackie échafaude alors un plan audacieux pour doubler tout le monde lors d'un prochain transfert qui porte sur la modeste somme de cinq cent mille dollars. Mais il lui faudra compter avec les complices d'Ordell, qui ont des méthodes plutôt expéditives.
Avis : Jackie Brown, le film le plus déstabilisant de Quentin Tarantino ? Sans doute oui, tout du moins lors de sa sortie alors que tout le monde s’attendait à un film énergique de la même veine que Pulp Fiction et Reservoir Dogs car au final ce film ne dénote pas du tout avec l’univers qu’il a crée.
En effet comment reconnaît-on un film de Tarantino ? La violence (elle est bien présente, même si elle n’est pas montrée, le meurtre de Beaumont en est un bel exemple, sauvage mais invisible), les dialogues à rallonge (ils prennent ici toute leur ampleur, mon préféré étant celui entre Ordell et Louis après la mort de Mélanie), des personnages hauts en couleur (tous, des premiers au seconds rôles extraordinaires sont dignes de héros de bandes dessinées), une musique essentielle, un scénario en béton, tout y est. Jackie Brown est avant toute chose un hommage vibrant aux divers longs-métrages de la période blaxploitation des 70’s. D’ailleurs l’héroïne Jackie est jouée par Pam Grier, symbole indétrônable de cette période, et même le titre du film est un clin d’oeil au rôle mythique de cette actrice (Foxy Brown). Autre acteur de la période des 70’s, Robert Foster fait également son come back grâce à ce film, mais l’effet magique qui avait fonctionné de manière incroyable pour John Travolta grâce à Pulp Fiction n’a pas fonctionné pour ces deux acteurs, leurs rôles étant beaucoup moins charismatiques que celui de Vincent Vega.
Ce qui étonne également dans Jackie Brown, c’est les partis pris du réalisateurs qui a vraiment voulu s’éloigner de ses oeuvres précédentes. Par exemple, ici aucune scène démonstrative et fulgurante pour épater la galerie (bien que je sois un énorme fan de tous les Tarantino), tout est lent, calme, on se laisse porter par cette histoire au final pas si originale, bien que terriblement efficace mais dont la mise en forme est comme toujours fabuleuse. Autre point différant radicalement de ses réalisations précédentes, le personnage principal est une femme, point qui sera comme tout le monde le sait encore plus appuyé dans kill bill. Dans reservoir dogs les femmes étaient complètement absentes et dans pulp fiction ne jouaient qu’un rôle secondaire (bien que mia wallace ait droit à une longue présence à l’écran, elle n’est pas le personnage principal). Ici c’est Jackie qui mène la danse, c’est elle qui a les cartes en main, une femme forte mais qui reste lucide et qui avoue avoir peur. Mais ces choix et surtout la longueur conséquente du film ont repoussé bon nombre d’adorateurs du cinéma « tarantinien », pour ma part je pense que c’est un de ses plus beaux films, avec kill bill.
Au niveau de la mise en scène, elle est toujours très ingénieuse avec des plans hallucinants comme celui où Ordell fait rentrer Beaumont dans le coffre (avec au passage le plan « signature » de tarantino, vue du coffre en contre plongée), la caméra s’éloigne et on voit la voiture (sublime) faire le tour du pâté de maison et s’arrêter dans un square avant l’exécution, le tout avec la musique passée par l’autoradio d’Ordell. Du grand art ! En parlant de la musique, elle joue comme toujours chez Tarantino un rôle bien à part. On a droit une fois de plus à de vieux morceaux en adéquation parfaite avec les images, de la soul, du funk, que du bonheur.
Au niveau de l’interprétation, on a droit à un casting de rêve. Outre le revival de 2 stars déchues, Pam Grier et Robert Foster, nous avons : Michael Keaton en flic hyper caricatural (rôle qu’il reprendra d’ailleurs dans hors d’atteinte de Soderbergh), Samuel L. Jackson en trafiquant d’armes trop sur de lui, Robert De Niro en ex-taulard complètement à côté de la plaque et Bridget Fonda en junkie. Bref que du beau monde mais on a l’habitude dans les films du maître.
Jackie Brown est également une histoire d’amour, l’une des seules de Tarantino avec True Romance (réalisé par Tony Scott mais écrit par Tarantino) mais au contraire de True Romance, où il s’agit d’un amour complètement passionnel, il s’agit d’un amour platonique et longtemps à sens unique entre Max et Jackie.
Au final Jackie Brown est donc un hommage appuyé aux films de bloixplatation, aux 2 acteurs Pam Grier et Robert Foster, mais surtout un film extrêmement riche qui ne peut pas plaire à tout le monde de par sa durée et son rythme mais qui est essentiel à tout amateur de l’univers de Tarantino car en parfaite adéquation avec le reste de son oeuvre, avec ses scènes et ses dialogues cultes.
L'Image :
3/3
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1
Avis :
TF1 a décidé de mettre les versions françaises et anglaises du film sur 2 disques et c’est plutôt une bonne idée. En effet, chaque dvd ne comporte que 2 pistes sonores et donc l’image est magnifique grâce à la place disponible. Les couleurs sont formidablement vives et les contrastes sans défaut. Il y a quelques défauts de compression sur de rares scènes (surtout les fonds noirs) mais la définition est exemplaire. Cette édition enterre définitivement l’ancienne.
Le Son :
2.5/3
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 en français et en anglais – DTS 5.1 en français et en anglais - Sous-titres : français (imposés sur la VO)
Avis :
Jackie Brown est loin d’être un film à gros effets sonores donc la présence de DTS n’était vraiment pas indispensable tant elle apporte peu par rapport au DD 5.1, que ce soit en VF ou en VO. La piste anglaise est vraiment géniale, la magnifique BO ainsi que les (très) nombreux dialogues possèdent un rendu parfait, sans effets indésirables ou abusifs et avec une répartition des canaux excellente. Par contre la VF présente de nombreux défauts, d’où la note. Tout d’abord la musique vient souvent couvrir les dialogues et autres effets des canaux arrières, enfin le doublage de certains acteurs est vraiment horrible.
L'Interactivité
:
3/3
L'ergonomie
des menus :
Les 2 disques consacrés au film débute par une introduction de Quentin Tarantino qui nous présente cette édition de son bijou. Ensuite les dvd’s s’ouvrent sur un menu animés et musical avec des dialogues du film, un défilement d’images du film et une musique funk du plus bel effet. Le 3ème disque où se situe l’essentiel des bonus possède une esthétique différente puisqu’il s’agit d’une représentation de la Californie avec différents lieux qui sont autant de sections pour les bonus. Chacun de ces lieux est atteint par une superbe animation en 3D.
Les bonus :
Un nombre incalculable de bonus sur cette édition de Jackie Brown, voyez plutôt :
DVD1 :
Sous-titres informatifs : diverses informations défilent pendant tout le film, en remplacement d’un commentaire audio. On y apprend des tonnes d’anecdotes, de précisions, c’est passionnant.
DVD2 :
Accès direct aux chansons : comme son nom l’indique, il s’agit d’un chapitrage un peu spécial qui permet d’aller d’une chanson à l’autre mais malheureusement, la BO n’est pas isolée, on a donc les chansons coupées et les dialogues.
DVD3 :
5 sections qui représentent un lieu du film :
1) Aéroport de Los Angeles :
Bandes-annonces de films avec Pam Grier : 19 bandes-annonces qui se succèdent pendant près de 45 minutes
Affiches des films avec Pam Grier : 12 affiches
Photos de Pam Grier : 29 photos, tirées de divers films dont Jackie Brown et Foxy Brown.
Design & logos : comment ont été crées les logos de la compagnie aérienne
LAX Quiz : questionnaire qui donne accès à un bonus caché : parodie de la scène d’ouverture avec la musique de Pulp Fiction.
2) Cockatoo Inn :
Comment tout a démarré (39 min VOST) : Making-of du film avec l’intervention des acteurs et du réalisateur avec pas mal d’informations sur le tournage ainsi que sur l’adaptation du roman.
Photos du tournage : 175 photos du tournage en couleur et en noir et blanc
Photos de repérage : une cinquantaine de photos, croquis et extraits de textes liés aux lieus du tournage.
Q. Tarantino – « retour sur Jackie Brown » (40 min VOST) : interview de Quentin Tarantino qui revient sur son film et en particulier sur ses acteurs qu’il adore véritablement. Comme à chacune de ses interventions, on en apprend énormément et on en sort grandi.
Cockatoo Quiz : questionnaire qui donne accès à un bonus caché : extrait d’une émission télé de l’époque.
3) Maison de Hermosa Beach :
Photos de Mélanie : 13 photos
Photos d’Ordell et Louis : 24 photos
“Chicks with guns” : version intégrale et introduite par Tarantino du célèbre clip vu chez Ordell.
Lien internet : vers le site de TF1
Hermosa Quiz : questionnaire qui donne accès à un bonus caché : une série de produits dérivés du film.
4) Centre commercial Del Amo :
Scènes coupées ou alternatives : 3 scènes souvent drôles mais pas forcément indispensables.
Bandes-annonces ou spots TV de Jackie Brown : 5 bandes-annonces dont une française.
Affiches Jackie Brown : 8 affiches du film
Design & logos : divers logos vus dans le film présentés sur l’avant du combi.
Del Amo Quiz : questionnaire qui donne accès à un bonus caché : scène rallongée entre Jackie Brown et Sheronda dans le centre commercial.
5) Bureau de Max Cherry :
Affiches des films avec Robert Foster : 8 affiches
Photos de Robert Foster : 17 photos
Bandes-annonces des films avec Robert Foster : 12 bandes-annonces
Design & logos : divers logos avec une cerise et reproduction d’un chèque peu visible.
Cherry Quiz : questionnaire qui donne accès à un bonus caché : scène coupée entre Max et Jackie qui établissent leur plan pour piéger Ordell.
Un digipack à 4 volets superbe qui reprend la même structure que celui de casino sorti l’année dernière chez TF1 également. Tout à fait dans l’esprit 70’s, avec une forte dominante noire, ce coffret reprend de nombreuses images du film, montées sous forme de split-screen et tout en nuances de contrastes et couleurs pastels. Le fourreau nous montre Jackie en costume d’hôtesse qui nous pointe un revolver au visage pour le recto, le verso étant architecturé comme l’intérieur du digipack. L’intérieur justement, outre les photos, présente un volet cartonné destiné à recevoir un livret, ce livret n’en est pas vraiment un puisqu’il se déplie en 4 avec d’un côté une affiche très kitsch du film et de l’autre le détail de tous les bonus. Les 3 volets qui reçoivent les disques présentent simplement une trame orange en forme de vague sur un fond noir, comme un rappel des sérigraphies.
Les sérigraphies sont bien sur dans le même esprit que le coffret, avec un contraste important entre les silhouettes des personnages noires et un fond de couleur terne. Sur chaque disque, on trouve bien sur le superbe titre du film, qui fait très disco ainsi que tous les personnages importants du film, avec Tarantino sur le disque de bonus.
