Résumé : Une réalisatrice doit diriger, dans une scène intime, un comédien averti et une débutante. Les rapports du trio vont évoluer entre violence et séduction.
Avis : Lorsqu'elle réalisa "A ma sœur !", Catherine Breillat connut quelques difficultés avec ses comédiens pour tourner la scène de sexe où la jeune Elena (jouée par Roxane Mesquida) perd son pucelage dans les bras de Fernando (Libero de Rienzo). Cet épisode difficile lui donna l'idée de son film suivant, "Sex is comedy", qui se présente sous la forme d'un making of très fictionnel de cette scène, Anne Parillaud jouant le rôle de Jeanne, la réalisatrice, où Catherine Breillat a mis beaucoup d'elle-même sans vouloir néanmoins reproduire exactement ce qui s'était passé sur le tournage précédent. Roxane Mesquida (l'actrice) joue de fait son propre rôle, alors que Grégoire Colin (l'acteur) remplace Libero de Rienzo. Ce film est un film d'auteur, n'est pas vraiment une comédie, malgré son titre et quelques traits d'humour, et il s'étend principalement sur les rapports entre un réalisateur et ses comédiens, le sexe n'étant alors que le prétexte à exacerber les réactions de chacun dans des situations délicates.
Le film analyse dans le détail les comportements de la réalisatrice et de ses acteurs, imposés par le scénario du film, et en contre-réaction de celui-ci. En particulier, les deux acteurs n'ont pas envie de tourner cette scène d'amour physique, à la fois parce qu'elle est dérangeante, mais aussi parce qu'ils ne se sentent pas attirés l'un vers l'autre. Du coup leur indifférence mutuelle se transforme en conflit, mais probablement exagéré en face de la réalisatrice, pour la conduire à abandonner la scène. A l'inverse celle-ci va jouer de sa séduction auprès de chacun d'eux pour les amener à ce qu'elle veut, mais également à donner le meilleur d'eux-mêmes. Elle sait se montrer autoritaire, ou remettre les gens à leur place, jouant de la carotte et du bâton selon les circonstances. Anne Parillaud est parfaite dans ce rôle, toute en sensibilité, et elle signe une performance de haut niveau, même si sa façon de s'exprimer agace un peu. Roxane Mesquida est aussi très bien mais pour elle le travail était d'une certaine manière assez facile, puisqu'elle rejouait une scène qu'elle avait déjà jouée dans un film précédent. Grégoire Colin n'a pas non plus grand chose à se reprocher, mais souffre du caractère assez peu sympathique de son personnage, qui ne semble pas vouloir faire grand chose pour faciliter le travail de la réalisatrice, ni mettre à son aise sa partenaire de tournage. C'est également lui qui doit donner le plus de lui-même quand il se retrouve avec une prothèse de pénis en érection pour jouer la fameuse scène. Mais comme c'est Breillat qui a écrit le scénario de son film, et qu'elle est connue pour être une féministe engagée, il n'est pas étonnant que ce soit ce personnage qui soit le moins bien traité.
La réalisatrice n'hésite pas non plus à peindre un autoportrait honnête et courageux, sans masquer ses propres défauts, mais elle profite également de son film pour nous montrer les dessous d'un tournage "ordinaire", avec les problèmes de timing, les aléas de la météo (voir la première scène du film, tournée sur la plage, et interrompue par une averse alors que les acteurs étaient déjà frigorifiés), et les rapports entre les différents membres de l'équipe technique. Même les contingences techniques sont évoquées. Les dialogues sont plutôt bien vus, mais quelquefois un peu bavards, et le rythme du film est vraiment lent. L'intrigue ne ménage pas non plus le moindre suspense, et du coup le film n'a de chance d'être apprécié que si l'on aime voir les rapports humains décortiqués, et de fait il n'a connu une fréquentation en salles que très confidentielle bien qu'il ait ouvert la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2002.
L'Image :
2.5/3
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1
Avis :
L'mage est d'une belle qualité technique, avec une définition excellente, des couleurs naturelles, des noirs profonds. La compression ne souffre aucun reproche. Sur le plan artistique, on regrettera la tonalité un peu froide des couleurs, et les décors très ordinaires. En fait, tout est fait pour que l'on se concentre sur les personnages et les dialogues.
Le Son :
2/3
Détails techniques
:
Dolby Digital 2.0 en Français
Avis :
Bande sonore stéréo d'origine, le scénario ne donnant pas l'occasion de faire des effets sonores bien spectaculaires. Les dialogues et les nombreux bruitages d'ambiance sont sobrement restitués. A noter que la musique est quasiment absente.
L'Interactivité
:
0.5/3
L'ergonomie
des menus :
Le menu principal possède une vignette animée, avec dialogues. Les autres menus sont fixes et muets. Le film n'est découpé qu'en 9 chapitres, ce qui est nettement insuffisant pour retrouver facilement une scène précise.
Les bonus :
Dommage de n'avoir rien qui nous en dise plus sur le film.
Bande annonce, en 4/3, format cinéma respecté.
Publicité pour deux autres films de Breillat aux éditions Montparnasse, avec les bandes annonce de "Romance X" et "A ma sœur !", en 4/3.
Les Visuels :
0.5/1
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray blanc, avec un visuel qui reprend l'affiche du film, centré sur son titre avec un X rouge très accrocheur.
La sérigraphie
La sérigraphie du disque montre le visage de la jeune comédienne, les yeux fermés, dans une attitude troublante. La photo est extraite de la dernière scène entre la réalisatrice et sa comédienne, dont on voit une photo sur le verso de la jaquette. L'impression est très fine, les logos sont assez discrets, les textes légaux sont presque invisibles.
Note Finale
: (12/20)
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