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Résumé : Alex (Maïewenn) et Marie (Cecile de France) ont décidé de passer quelques jours à la campagne, chez les parents d'Alex, pour réviser leurs examens. Mais un tueur au rasoir rode non loin... c'est le début d'une longue nuit, très longue nuit....
Avis : Difficile d'avoir une opinion très tranchée par rapport à ce film. Certains le trouveront génial, audacieux, remarquable... tandis que d'autres trouveront que l'histoire sent bon le parfum de "déjà vu", d'ersatz de films originaux, pas vraiment à la hauteur. Reconnaissons néanmoins que même si le film n'a pas rencontré le succès escompté (à peine un peu plus de 100.000 entrées), le jeune réalisateur Alexandre Aja s'est essayé dans un genre peu commun dans le cinéma français : le film gore.
La question est alors de savoir ce que le film apporte à ce type de cinéma : à vrai dire pas grand chose. D'une part, parce qu'Aja reprend tous les clichés des films de serial-killer sans véritablement dépasser les modèles qui clairement lui ont servi à construire son scénario. Les habitués du genre reconnaîtront les allusions à Maniac, Halloween, Massacre à la Tronçonneuse... Aja ne nous épargnant aucune référence déjà vue et revue 100 fois au cinéma : victime qui se cache sous un lit, voiture qui ne démarre pas alors que le tueur arrive... on pourrait penser qu'il s'agit d'un hommage du film à ses frères aînés à ne prendre qu'au premier degré, mais le problème est que le film en lui-même se veut suffisamment poncif et sérieux pour que ces scènes qui s'inscrivent en décalage soient un peu hors de propos et désuètes.
Par la suite, même si le film garde une tension constante multipliant ainsi les scènes gore (au menu : décapitation, égorgements, éventration à coups de hâche...), on sent qu'Aja s'enlise un peu. Impression renforcée lorsque lors d'une scène (scène de masturbation de Marie), Aja nous livre trop tôt la clé de son scénario, la solution de son histoire, faisant que les 70mn restantes sont un peu longues.
Pour s'en sortir, Aja nous réserve dans les 5 dernières minutes un twist final qui oblige le spectateur à repenser entièrement le film. Mais l'effet est raté : d'une part, parce qu'on ne se rappelle pas d'indices préalables qui font que l'on se dit "Ah oui, ça colle" (comme dans le 6ème sens par exemple) et d'autre part parce que malheureusement ne s'appelle pas Fincher qui veut (et je prends exprès Fincher car je pense au twist de .... non je préfère ne rien dire ne serait-ce que pour préserver l'intérêt de ceux qui n'auraient pas encore vu le film).
Et pourtant ce film a d'indéniables qualités. La première apparition du tueur (scène de la camionette dans un chemin de terre près de la maison isolée) est un véritable choc. De même Cecile de France est particulièrement convaincante en ado qui "traque" le tueur, interprété par Philippe Nahon toujours en superforme, habitué qu'il est des rôles les plus décalés du cinéma français (Seul contre tous, Irréversible...). Les effets spéciaux et maquillages sont également à la hauteur (sauf le bruit de la tronçonneuse qui ressemble au bruit d'un 103 SP avec un carbu de 15 !) mais tout ceci malheureusement est insuffisant pour cacher la convention du scénario. Un film peut être à réserver aux "plus jeunes" mais certainement pas à ceux qui ont été élevés aux Carpenter, Raimi, Hooper et autres qui risqueraient d'être décus avec un sentiment de "Copié mais jamais égalé".
Dommage, ça partait bien pourtant... au point que certains voudraient déjà le qualifier de film culte. Faut pas exagérer, on est plus proche du pétard mouillé...