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Les DVD
de la Zone 2

DVD A LA LOUPE - NEW YORK 2H DU MATIN

Lui écrire Gaulhenrix
New York 2H du matin DVD sorti le 19/05/2003


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Editeur non référencé
Distributeur :
Non Communiqué

Date de sortie Cinéma : 18 Juillet 1984
Durée du film : 1 h 35 min.

Autre titre du film : Fear City (qui est le titre original)

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Nombre de visites :
839


   

Le Film : 6.5/10

Résumé : Dans le New York nocturne des boîtes de strip-tease – la 42° rue -, un maniaque, chantre de la Vertu, entend débarrasser la société du Vice, et assassine les « effeuilleuses » qui se produisent sur scène… L’une d’entre elle, Loretta (Melanie Griffith), a eu une liaison avec Matty (Tom Berenger), boxeur qui a volontairement arrêté sa carrière à la suite d’un combat qui a mal tourné pour son adversaire, mais leur relation est dans une impasse. Ce qui ne satisfait ni l’un ni l’autre.

Avis : Ce film d'Abel Ferrara explore les bas-fonds de New York qu’il saisit, exclusivement de nuit, comme la ville du vice et du crime. Une nuit qui enferme les personnages comme une chape qui pèse sur eux, d’autant plus que l’unité de lieu (le Manhattan des plaisirs) renforce cette impression d’enfermement. Ferrara crée ainsi habilement un climat glauque et oppressant. Les seules échappées, lors de fréquents plans aériens de la ville, contribuent également à renforcer cette atmosphère dans la mesure où la ville scintille comme un immense miroir aux alouettes. Cette récurrence de plans en plongées aériennes peut d’ailleurs passer pour le regard même de Ferrara jeté sur le monde du péché par excellence, un monde nocturne – symbolique de la part d’ombre de l’être humain - où sombrent toutes les illusions et où les âmes, incapables de s’extraire des corps, se débattent vainement et paraissent engluées à jamais. Car le réalisateur multiplie complaisamment, crûment même, les corps nus des filles – sans cesse exhibés – qui se vendent au cours de spectacles sordides au profit des hommes, qu’il s’agisse des clients, des propriétaires des boîtes ou des fournisseurs des danseuses. La Police est présente, surveille ce monde interlope, mais sans vraiment rien pouvoir (vouloir ?) changer. C’est que – regard original du réalisateur – ce monde du sexe (et ses corollaires : l’argent et la drogue) est, d’abord, montré comme une activité lucrative pour tous ceux qui y participent, dans une sorte de connivence générale.
Mais ce bel édifice économiquement juteux, qui repose sur l’exploitation du corps de la femme, est bientôt mis en péril lorsqu’un tueur, qui prétend incarner la Vertu et purifier la ville, attaque les strip-teaseuses, les mutile ou les tue. On songe, bien sûr, au De Niro de « Taxi driver ».

Le Mal attaqué au nom du Bien par un maniaque meurtrier ! Décidément, nous suggère un Ferrara désabusé, rien ne va plus dans une société humaine qu’il nous montre obsédée par les plaisirs de l’argent, du sexe et de la drogue. Il est d’ailleurs à noter que les personnages – comme ceux de son film plus récent « Christmas » (2001) - sont présentés, sans le moindre jugement moral, dans le quotidien de leurs vies et de leurs problèmes saisi comme s’il s’agissait d’une vie banale, ordinaire, alors que le seul qui entend restaurer la pureté des moeurs est un dangereux psychopathe : Ferrara signifierait-il ainsi qu’il est vain d’imaginer une société à l’abri du Mal, et qu’il est préférable de donner à chacun les moyens de l’éviter en faisant appel à sa conscience morale ?...
Précisément, au cœur de cette lutte entre Bien et Mal, existe un sentiment de culpabilité (signe évident pour le cinéaste d’une conscience morale) qui s’exprime chez Matty depuis son combat de boxe fatal : les nombreux plans récurrents qui, tels des remords, taraudent sa conscience et font naître un profond dégoût de soi, mais aussi un désir obscur de Rédemption. On évoquera ainsi la séquence centrale dans une église (ou le désir d’une vie plus spirituelle), le long plan du Christ en croix (ou le rappel de la compassion pour la souffrance humaine) et la scène de confession à un prêtre (ou le besoin de pardon), qui illustrent visuellement ce thème majeur dans l’œuvre de Ferrara.
Le constat s’impose de lui-même : Ferrara fait de son film une allégorie. Cet univers new yorkais nocturne n’est rien d’autre que notre monde moderne dans les ténèbres des instincts les plus primaires, où errent des êtres à la dérive pour avoir oublié l’essentiel – l’amour – et s’être laissé aller aux fausses valeurs du mercantilisme le plus abject, celui de la personne humaine. Quelque vingt ans plus tard, le dernier film de Spike Lee, « Vingt-quatre heures avant la nuit » (Cf. la critique sur DVDPC) lance la même mise en garde.
Finalement, Ferrara scrute la Grâce qui peut sauver ces âmes égarées et la trouve au fond de l’abjection de la drogue, dans la déchéance du désespoir, à travers l’amour que se portent Mat et Loretta, qui se retrouvent au moment même où ils croyaient s’être, à jamais, perdus. Même s’il nous plonge dans le monde cauchemardesque du vice et du crime, Abel Ferrara sait entrouvrir la porte de l’espoir et l’aspiration à une vie meilleure.


L'Image : 2/3

Détails techniques : Format : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : Le film se déroule la nuit et la photo sombre est éclairée des lumières criardes des néons, avec un léger flou – voulu – sur les seconds plans. L’image proposée manque de définition mais propose des noirs et des contrastes assez satisfaisants pour un film de cette époque.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 1.0 Mono Français et Anglais - Sous-titres : Français

Avis : Le mono est la seule piste-son (proposée en VO comme en VF) qui nous vaut une excellente clarté des voix et une belle ampleur pour la musique, parfois même saturée.


L'Interactivité : 2.5/3

L'ergonomie des menus :
Cette édition DVD a pour mérite de nous proposer enfin la version non censurée du film. Sur une musique très « jazzie », une image fixe de la 42° rue de New York (à 2h du matin sans doute !) figure la façade violemment éclairée d’un cabaret. Des illuminations scintillent et défilent autour de quatre panneaux annonçant le programme non du cabaret, mais le MENU du Dvd : l’un – « Le Show / accès direct » - donne ACCES AU FILM; le second – « Programmation à la demande » - conduit au CHAPITRAGE ; le troisième – « International / Choix des versions » - débouche sur le CHOIX DES VERSIONS ; le quatrième – « Nombreux cadeaux à l’intérieur du catalogue » - mène aux BONUS. Brillamment éclairée et colorée, cette façade évoque, déjà, le film et est une belle invitation à la navigation dans le Dvd. Une magnifique idée de présentation interactive entre le spectateur et le disque, qui est dans le ton du film ! Mais il faut signaler que la navigation entre les différents menus n’est pas très aisée.
Sur un fond d’écran consacré, à gauche ou à droite, aux personnages clés (Loretta/Melanie Griffith – Mattie/Tom Berenger), six écrans sous titrés proposent des extraits de six chapitres. La première série (1-6) fait figurer le générique. C’est assez rare pour être signalé. Les trois séries (1-6/7-13/14-21) composent un ensemble très vivant et réussi grâce aux photos des acteurs et aux couleurs vives choisies.


Les bonus :

Un coin de rue occupe l’écran des Bonus et affiche des devantures de magasins aux vitrines éclairées dans la nuit. Au-dessus des vitrines, ce sont les enseignes qui affichent les Suppléments. Ils sont au nombre de trois : un sujet intitulé « Autour de Ferrara » ; les montages alternatifs et les inévitables bandes-annonces.

  • Autour de Ferrara
    Ce Bonus fait apparaître une rue pauvre (du Bronx ?) sur laquelle s’inscrivent sa biographie malicieusement intitulée « De tripes et de trips. Le cinéma selon Saint Abel ». Il s’agit d’un texte qui défile et constitue une excellente réflexion sur son cinéma.
    On trouve également sa filmographie sous forme d’une liste de ses films agrémentée d’une photo de Ferrara armé de sa caméra face au spectateur.
    Mais l’essentiel est constitué par la longue interview de Pierre Kalfon, le producteur de Ferrara. On ne saurait mieux résumer l’essentiel de ce qui y est dit qu’en énumérant les différentes parties de l’interview : « Abel Ferrara par Pierre Kalfon / Rencontre avec Ferrara / Comment survivre à Ferrara lorsqu’on le produit ? / Ferrara, cinéaste ou personnage ? / Nicholas Saint-John, scénariste / Les scripts / Les femmes / Est-ce risqué de produire Ferrara ? / Ferrara d’hier et d’aujourd’hui / Modes de séduction / Ferrara manipulateur / Les projets, l’argent / Italo-américain comme Scorsese ? / Anecdotes ». Bref, cette interview est passionnante puisqu’elle aborde tous les aspects de Ferrara par une personne qui le connaît très bien. On s’étonne toutefois que le réalisateur lui-même soit le grand absent de cette interview et il est légitime de se demander pourquoi il n’apparaît pas.
  • Montages alternatifs
    Ils sont présentés, sur une image fixe, sous forme d’un texte bref qui nous apprend qu’il existe trois montages différents du film. La raison invoquée en est la censure. Une liste de dix scènes est donc proposée à titre d’exemples. Chaque scène choisie est comparée, à travers ses trois versions, du point de vue de la bande-son, du montage, des plans coupés, etc. Ce comparatif est édifiant quant au peu de cas que l’on fait du travail du réalisateur, qui se trouve ainsi modifié pour des raisons extra artistiques !
  • Les Bandes-annonces
    Elles sont proposées sur un fond d’image du film. Il s’agit de la bande-annonce originale qui présente, de façon insistante, les corps dénudées des effeuilleuses. Une façon bien habituelle de « vendre » le film. La bande-annonce video française est, curieusement, beaucoup plus pudique que l’américaine.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    La jaquette est le fruit d’un montage judicieux : un New York nocturne, illuminé comme un immense Luna Park, a pour ciel une visage de femme dans un lumière mauve, une femme source de tous les désirs…



    La sérigraphie

    L’image de la sérigraphie est reprise partiellement de la jaquette et, dans des tons sombres rouge, brun et violet, fixe le visage en gros plan d’une strip-teaseuse yeux fermés. Les lettres du titre l’encerclent et reproduisent de bien belle façon le scintillement des néons. Il est regrettable que le logo ait été placé sous le rond central et en blanc, car la composition, les couleurs et la définition de la sérigraphie sont très réussies.


    Note Finale : (14/20)

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