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DVD A LA LOUPE


IL éTAIT UNE FOIS EN AMéRIQUE - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire Gaulhenrix

Il était une fois en Amérique - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 02/09/2003


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Année de sortie cinéma : 23 Mai 1984
Nombre d'entrée en salle :
Non Communiqué

Durée du film : 3 h 40 min.

Acteurs: Robert De Niro

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Nombre de visites :
4404


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : En 1920, dans le quartier juif de New York, le jeune Noodles, amoureux de sa voisine Deborah, vit de petites escroqueries avec ses copains jusqu’à ce qu’un nouveau venu, Max, les initie à des coups plus rentables. Pour venger le meurtre de son ami Dominic, Noodles tue le chef d’une bande rivale et purge une peine de six ans d’emprisonnement.
A sa sortie de prison, il découvre que ses amis, sous l’impulsion malhonnête et efficace de Max, connaissent un début de fortune. Max, grâce à la Prohibition et à la mainmise sur le Syndicat des Transporteurs, ambitionne désormais un avenir encore plus reluisant. Mais Noodles a du mal à cautionner ces projets et, poussé par sa maîtresse, dénonce Max à la police…
Longtemps après, vers 1968, il reçoit une lettre qui lui demande de revenir sur les lieux de son enfance.

Avis :  Le décès prématuré de Leone en 1989 fait de « Il était une fois en Amérique » son dernier film. Il boucle la trilogie que le réalisateur a consacrée à l’Amérique dont il saisit, cette fois, l’évolution qui court, dans le film, du début du XX° siècle aux années Soixante.
Cette vaste période lui est l’occasion d’observer l’évolution de la société américaine à travers l’histoire d’un groupe de gamins issus du quartier défavorisé du Lower East Side de New York. Ce parallèle entre le destin des individus et celui de la société a pour point commun le thème de la violence au service d’une ambition forcenée de réussite.
Leone choisit au cours de ce demi siècle trois périodes clés qui servent son propos : les années 1920 qui correspondent à l’adolescence de ses personnages (cinq garçons et deux filles du quartier juif de New York), âge critique auquel se dessinent déjà les destins ; les années 1930 où ils atteignent à l’âge adulte au moment de la Prohibition ; les années Soixante, enfin, qui marquent le début de la vieillesse. Mais cette composition complexe en trois époques, développées pour l’essentiel linéairement, se précise et se complète également à travers de subtils retours en arrière et des va-et-vient de l’une à l’autre qui correspondent aux mouvements mêmes de la mémoire et qui sont, par ailleurs, toujours justifiés par le récit ou les émotions des personnages. Suivre l’évolution de ces enfants revient à comprendre celle des Etats-Unis. En effet, deux des enfants se caractérisent par leur caractère entier et leur volonté d’être les premiers plus tard (Deborah désire s’évader de son milieu social et devenir une vedette ; Max, être impulsif et dominateur, refuse d’avoir un patron) : ils sont donc les moteurs du récit. Noodles, à l’inverse, méditatif introverti, sans ambition réelle - sinon de se faire aimer de Deborah - et peu en accord avec les méthodes de Max, s’oppose souvent à lui, surtout après son long séjour en prison. Il suffit de rappeler la séquence au cours de laquelle Noodles précipite à la mer la voiture, les costumes, les armes, bref les gangsters qu’ils sont devenus, en une sorte de refus par l’immersion purificatrice dans l’eau de leur innocence. Un désir de purification par le retour aux valeurs fondatrices de l’enfance commune qui s’exprime aussi à travers les rituelles invitations à prendre un bain que les deux amis se lancent chaque fois que leur amitié est menacée. Leurs destins seront donc très différents. Max (qui incarne le monde de la pègre) et Deborah (qui représente le monde du spectacle : Broadway puis Hollywood) réussissent à intégrer le monde du pouvoir et de l’argent par la violence pour l’un, et le monde du spectacle par la compromission pour l’autre. Peu avant la fin du film, ils ont satisfait leurs ambitions, sont des personnages respectées et font partie de l’établissement. Parallèlement, la société américaine nous est montrée progressivement et inéluctablement minée de l’intérieur par le gangstérisme. Le film montre la montée en puissance du crime : de simples magouilles avec le simple flic de quartier (vers 1920) ; puis l’organisation maffieuse avec le dirigeant syndical (dans les années trente dès l’époque de la Prohibition par l’allusion à l’ascension du syndicaliste Jimmy Hoffa permise par la pègre) ; enfin, la corruption avec le pouvoir politique associé au monde artistique (dans les années Soixante). Au contraire, Noodles fait partie des laissés-pour-compte du destin car, méditatif et peu porté vers l’action, il a vécu de sentiments idéalisés et non d’ambitions.

Mais cette réussite des uns a un envers : elle ne s’accomplit que sur les décombres des amitiés brisées et de l’innocence saccagée. Le film prend alors sa dimension essentielle d’œuvre qui porte un regard désenchanté et amer sur la vie. Ce regard éperdu, absent, nostalgique, est celui de Noodles vieilli et, à travers lui, de Leone (« Un film pareil, on ne peut le réussir qu’avec la maturité, des cheveux blancs et pas mal de rides autour des yeux. Jamais je n’aurai pu faire ce film si je l’avais réalisé à 40 ans. », a-t-il confié) qui nous donne à voir des vies devenues en une trentaine d’années des destins. Ce qui lui permet de pointer du doigt la condition de la femme (perçue soit comme une vierge inaccessible avec Deborah, soit comme une putain avec Carol), l’inégalité injustifiée des vies (Dominic assassiné au seuil de la vie, Moe et Noodles « sacrifiées »), le déterminisme des milieux sociaux auxquels on ne peut échapper qu’au prix du reniement de ses origines, le triomphe des plus cyniques quand les naïfs et les purs échouent. Certes, il y a bien un prix à payer et le châtiment n’est jamais très loin. A titre d’exemple, on mentionnera la séquence nocturne - vision cauchemardesque quasi fantastique, métaphore cruelle et terrible - qui conclut la dernière rencontre entre Noodles et Max.

Les derniers plans du film dans la fumerie d’opium qui reprennent à peu près à l’identique ceux du début - effaçant ainsi les trente années qui les séparent - montre une scène du théâtre d’ombres chinois, visuellement symbolique de l’illusion de toute vie dont on ne perçoit que les apparences et dont la réalité profonde nous échappe. Le film s’achève sur le sourire de Noodles, reflet de l’échec, de la vanité des idéaux, de la trahison de l’enfance, de la perversion de l’innocence. Un sourire qui semble nous inviter à fuir la réalité au profit des paradis artificiels - comme si la réalité de la vie valait moins qu’un songe…
Mais une autre signification peut être donné à ce plan du théâtre d’ombres qui ouvre et ferme le film, à cette nostalgie du regard porté sur les désillusions de la vie et à ce sourire : ne sont-ils pas, de la part de Leone, les signes d’un émouvant hommage au cinéma ? En effet, ce sourire qui éclaire le visage jusque-là triste de Noodles n’est-il pas, précisément, celui du spectateur de cinéma qui entre dans la même salle obscure, qui oublie ses tracas et qui savoure confortablement installé, lui aussi, l’opium d’images cinématographiques s’accordant à ses désirs… le temps d’un film.

La réalisation de Leone alterne avec le même brio les scènes chocs, les scènes d’émotion et les scènes cocasses grâce à un rythme contrasté au service d’une mise en scène qui privilégie une lenteur synonyme de contemplation et de réflexion, de gravité et de nostalgie mais aussi les brefs éclats de violence animale (vengeance, sadisme) et de déraison (viol dans la voiture). L’image ne peut s’apprécier indépendamment d’une partition musicale dont l’omniprésence, voire la récurrence, exprime tour à tour une poignante nostalgie (leitmotiv de « Childhood Memories » joué à la flûte) et le lyrisme des tragédies intimes (notes de piano qui s’égrènent lentement, brusque envol nostalgique des violons relayés par les violoncelles cependant que les banjos ajoutent les notes aigres de l’amertume, douceur caressante des violons, de nouveau, ou crescendo d’une voix éthérée).
On citera pour mémoire, comme modèle de réalisation, l’un des plus beaux moments du film quand Noodles (Robert De Niro), vieilli, se retrouve face à l’ouverture par laquelle, enfant, il dévorait des yeux Deborah (Jennifer Connelly/ Elisabeth McGovern). Le regard caméra s’avance, dans une lumière qui s’intensifie et efface peu à peu le détail des lieux, à travers l’ouverture et nous conduit, par une surbrillance soulignée d’une subtile transition musicale, dans une nouvelle époque, celle de son passé, qui impressionne peu à peu la pellicule d’où surgissent ses souvenirs. Ce passage du présent mortifère au passé heureux, éminemment symbolique du sens du film, s’effectue ainsi en douceur grâce à un art impressionniste tout en délicatesse qui nous propose une transition d’une rare mélancolie. Superbe moment de cinéma !... Et heureuse célébration du cinéma car cette « ouverture » représente à la fois le cadre du réalisateur et l’écran du spectateur sur lesquels se joue la magie poétique d’un cinéma qui fait passer, selon les désirs, du présent au passé, du rêve à la réalité.
Ce film - à travers ce regard mélancolique et désenchanté porté sur la vie dont la réalité trahit cruellement les rêves de l’enfance - représente, à tous points de vue, la quintessence de l’œuvre inoubliable ; ce qui se confirme à chaque nouvelle vision depuis les vingt ans qui se sont écoulés.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format image 1.85 - 16/9

Avis : L’image du DVD a été remasterisée et la qualité est au rendez-vous, même si l’ensemble du film n’est pas homogène : certains pasages montrent des problèmes de compression (quelques « fourmillements »). Des points blancs peuvent également apparaître au hasard des scènes. En revanche, le traitement des couleurs opéré par Delli Coll apparaît dans toute sa beauté : lors des scènes de nuit ou d’intérieur, de somptueux contrastes et de savants éclairages sont mis en valeur. De même, le travail sur les couleurs (les tonalités sombres pour évoquer le triste présent en contraste avec les couleurs d’abord désaturées puis soutenues et chaudes pour mieux ressusciter les souvenirs heureux de l’enfance) donne sa dimension essentielle au sens du film.


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Le DVD propose un son Dolby digital 5.1 en VO et en VF ; de même que des sous-titres français sur la VO et anglais (pour malentendants).

Avis : Le son remixé en DD 5.1 confère à la musique inspirée de Morricone une belle présence pour la flûte mélancolique et une ampleur inspirée pour les passages lyriques. Ce sont surtout les enceintes frontales qui sont sollicitées. Voix et dialogues sonnent toujours clairement.


L'Interactivité : 0.5/3

L'ergonomie des menus :
Il s’agit d’une édition double DVD. Le film s’interrompt à l’entracte qui se situe une dizaine de minutes après le début du 2° disque. Bref, la deuxième partie commence, pour dix minutes, sur le disque 2 avant d’être interrompue par l’entracte. Soit deux arrêts en quelques minutes. Cette double coupure intervient sans doute pour des raisons de bonne compression de l’image. Mais n’était-il pas possible d’avancer l’entracte à la fin du premier disque tout en conservant une bonne image ?... On passe au Menu, avec, comme illustration sonore, la musique lyrique et nostalgique de Morriconne à travers une succession d’images des personnages du film sur un fond fixe (le quartier du Lower East Side). Le titre s’inscrit alors, puis s’affiche un montage de photos morcelées du Lower East Side représenté, à gauche, par des immeubles et, à droite, par le pont. Puis différents visages apparaissent avant que celui de De Niro (centré sur son regard) s’impressionne sur le montage. Cette composition à partir de photos « éclatées » ne vise sans doute à rien d’autre qu’à suggérer le puzzle des souvenirs que la mémoire de Noodles va devoir reconstituer tout au long du film. En parfaite adéquation avec le sens du film (un homme se penche sur son passé), ce montage est d’une belle inspiration. Le passage aux chapitres conduit à une image fixe et muette dont les bords, à gauche et à droite, représentent des immeubles (Cf. l’image du Menu). Le chapitrage affiche l’accès à six séries de trois scènes illustrées de vignettes d’images du film. Au centre, une clé indique l’accès direct à l’une des scènes. On peut considérer que la composition est intéressante et propose de belles couleurs foncées mais chaudes. Elle paraît quelque peu chargée, ce qui est une façon d’insister sur la complexité des mouvements de la mémoire. Pour ce qui est du menu des Bonus, et dans le même principe d’une image morcelée et striée horizontalement dans des couleurs différentes, et sur le même arrière-plan du quartier juif de New York, le visage de Noodles adulte est surmonté de la silhouette de Deborah enfant esquissant un pas de danse. Il s’agit donc d’un souvenir pour lui.


Les bonus :

Les Suppléments sont peu nombreux alors qu’on attendait pour ce chef-d’œuvre un ensemble riche de témoignages divers !

  • Le film propose sur le premier DVD un commentaire audio malheureusement en VO non sous-titrée du critique de cinéma Roger Schickael, ce qui exclut la quasi-totalité des acheteurs français : c’est inadmissible !
  • En revanche, le disque 2 propose un sujet sur Sergio Leone de 20’ qui est, lui, sous-titré et nous renseigne sur l’origine et la longue élaboration du film. On nous y livre également quantité d’anecdotes sur le film.
  • On trouve, en outre, les classiques bandes-annonces et une galerie de photos. Warner a fait des efforts (les DVD de Warner sont souvent vides de tout supplément), mais c’est encore bien insuffisant pour un pareil film.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Le coffret de cette édition Collector est proposé dans un étui dont le recto est sobre et évocateur : il présente un fond noir moiré des lettres en relief et un cadre doré dans lequel s’inscrit un De Niro qui semble jeter un regard sur son passé représenté par un pont et des silhouettes stylisées évoquant la bande des enfants en 1920. Le coffret se déploie en trois parties illustrées de scènes du film. Les deux cercles dans lesquels se logent les deux DVD proposent des illustrations en fond.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    La sérigraphie des deux DVD reprend la présentation de l’étui. On peut admirer la netteté de l’image proposée mais constater que le rond central et les mentions légales manquent de discrétion et nuisent à l’impression d’ensemble. Le titre est, curieusement, écrit en anglais.

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (16/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 22/11/2004 à 18:28 par Gaulhenrix : Je vous remercie de votre indulgence. Pourriez-vous, à votre tour et si vous le souhaitez, me préciser, par courriel, vos commentaires personnels sur ce film qui est, selon moi, le meilleur de Leone, et l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma. Avec mes remerciements. Très cordialement.
    - le 22/11/2004 à 17:24 par portbarton : excellente critique toute en finesse et en analyse.Bravo.

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