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DVD A LA LOUPE


24 HEURES AVANT LA NUIT

Lui écrire Gaulhenrix

24 heures avant la nuit DVD sorti le 21/10/2003


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Touchstone
Distributeur :
Buena Vista

Date de sortie cinéma : 12/03/2003
Nombre d'entrée en salle :
401.000

Durée du film : 2 h 10 min.

Acteurs: Edward Norton

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Nombre de visites :
3580


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : A New York, Monty Brogan (Edward Norton) distribue de la drogue pour devenir riche. C’est pour lui, semble-t-il, un travail à peu près comme un autre. Mais il est dénoncé aux autorités, se fait confondre et est condamné à passer sept années en prison. Le film nous donne à voir ses dernières vingt-quatre heures de vie d’homme libre avant qu’il n’intègre la prison d’Otisville qui l’attend.

Avis : Le dernier film de Spike Lee, "24 heures avant la nuit", se révèle très attachant. En effet, Spike Lee, à contre-courant de la plupart des productions des studios, entend nous alerter sur les dérives de notre époque en rappelant les valeurs essentielles : à travers le cas individuel de son personnage, il brosse, en filigrane, un portrait de New York et de ses habitants. Son diagnostic est sans appel : l’Amérique va mal.

Monty Brogan va donc passer les heures qui lui restent à vivre libre en compagnie de son père, de son amour appelée Naturelle, et de ses deux amis les plus proches, Jakob (professeur) et Francis Xavier (courtier en bourse). Tout à son désespoir, solitaire, il commence par accuser les autres et vomit une colère aveugle contre les Immigrés (Indiens, Pakistanais, Latinos, etc.), les événements politiques (Ben Laden et le terrorisme), la réalité sociale (les aides aux pauvres), les racistes anti-blancs ou anti-noirs, etc. Mais la présence de ses proches le remet en face de ses responsabilités : il procède alors à un véritable examen de conscience qui le conduit à remettre en cause la vie qu’il a menée jusqu’alors. Spike Lee insiste ainsi sur les évidences : toute rédemption passe par la nécessaire reconnaissance de ses erreurs qui ne peut être rendue possible que par la présence affective d’un entourage chaleureux : lien amoureux grâce à Céleste, amical grâce à Jakob et à Francis Xavier, familial grâce à son père. Le réalisateur met l’accent sur ces trois valeurs morales qui sont négligées au profit de l’argent. Cet argent qui a gâché la vie de Monty est aussi ce qui gangrène New York : comme Monty est prêt à se dévouer pour un chien à l’agonie, New York étale ses beautés (de nombreux plans exaltent la magie de la ville et la douceur d’y vivre simplement) que l’on n’apprécie qu’au moment de les perdre. Jamais la prison – sans qu’on la voie jamais dans le film – n’avait été décrite de façon aussi terrible qu’à travers de simples paroles. On peut considérer d’ailleurs que Spike Lee place son personnage comme s’il allait vivre ses derniers instants de vie, d’où la tension permanente du film. Elargissant son propos, il montre une Amérique malade du 11 septembre : dès le générique sont filmés les deux faisceaux qui rappellent les deux tours anéanties du World Trade Center et, au cœur du film, « le point zéro » est longuement présenté, cependant que s’élève le lamento d’une musique poignante. (Il faut signaler l'intérêt technique de cette séquence qui nous montre , en plongée, ce "point zéro" dérisoire, alors que les deux tours du W.T.C. obligeaient à lever le regard : toute la tragédie est contenue dans cette "inversion" des points de vue). Faut-il comprendre que l’adoration du Veau d’or est à la source de ce mal-être américain et qu’il ne peut, comme en ce qui concerne Monty, ne disparaître que si les Américains s’amendent et changent leur vie ? Le film ouvre quelques pistes : la drogue est devenue un commerce comme un autre pour Brogan alors qu’elle tue ; la Bourse et la spéculation de Francis Xavier mettent en danger des pans entiers de l’économie ; l’école – fondement de la société – ne remplit plus sa fonction, comme le vit Jakob dans ses rapports particuliers avec son élève. Le tableau est sombre et pour en revenir aux « personnages » principaux, Monty et l’Amérique (symbolisée par New York) vont connaître le même purgatoire. Le parallèle entre l’individu et la nation est si fort que la métaphore s’impose d’elle-même.
Le dénouement - d’une étonnante puissance onirique – montre à Brogan ce que sa vie pourrait être s’il choisissait de fuir. On notera simplement pour ne pas déflorer ce qui s’apparente à une sorte de coup de théâtre que sur l’écran en défile l’illustration visuelle : mariage avec Céleste, enfants, petits enfants, vieillesse à deux et en famille… Cette magnifique séquence - pur moment de cinéma -, toute empreinte d'un lyrisme contagieux, s’interrompt brutalement et séchement sur un plan de Brogan qui donne tout son sens au film et, surtout, renvoie le spectateur du film à lui-même et à ses propres choix de vie. « Do the right thing » conseillait déjà Spike Lee avec l’un de ses précédents films… Il est alors temps de mettre en perspective, pour mieux saisir le sens même du film, la haine de l’autre que Monty déversait face aux visages cosmopolites, au début du film, à l’amour que les regards de ces mêmes visages cosmopolites lui adressent, lors du départ final vers la prison : à travers cette évolution du film qui conduit du refus hostile à la compassion généreuse se dessine en effet l’idée, pour Spike Lee, que TOUS les New Yorkais, TOUS les Américains sont sur le même bateau et qu’ils n’arriveront à bon port qu’après après avoir traversé ENSEMBLE l’océan des difficultés qui les attendent.

Un film généreux et humaniste –sans aucun doute le meilleur Spike Lee – qui entend rappeler les évidences : tout choix engage sa vie et se révèle souvent irréversible ; aussi ne faut-il pas faire d’erreur, reconnaître les vraies valeurs de la générosité, et ne pas se laisser abuser par le miroir aux alouettes de l’argent facile et de la haine primitive, car la prison de l’individualisme et de l'égoïsme est fatalement synonyme de mort.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format 16/9 - Ratio : 2.35:1

Avis : Le transfert réalisé par l’éditeur propose une image de qualité conforme à celle du cinéma : bien définie, sans grain particulier et dotée de beaux contrastes. Les images du film sont plutôt sombres et elles illustrent justement le propos « noir » du film.


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 français, Anglais & Néerlandais - Sous-Titres : Français, Néerlandais,Anglais

Avis : L’utilisation des enceintes arrière est parcimonieuse, sauf lors des premières scènes (l’épisode du chien) et, surtout, au cours de la soirée d’adieu dans le Club Privé où toutes les enceintes et le caisson de graves sont sollicités. Il faut faire une mention particulière pour la magnifique musique de Terence Blanchard, toute en mélancolie et en présence obsédante, qui fait partie du film dont elle épouse toutes les variations pour culminer dans le chant choral de la douleur qui monte de la vision desdécombres du "Point zéro" du World Trade Center (Cf. les images). Poignant.


L'Interactivité : 2.5/3

L'ergonomie des menus :
Le Menu affiche, sur un fond noir et blanc, une artère nocturne de New York animée en accéléré. Une vignette, sur la gauche de l'écran, propose deux séries colorées de trois visages anonymes de New Yorkais qui se succèdent. L'intérêt consiste dans l'illustration musicale d'une grande mélancolie, voire poignante, qui l'accompagne. La présentation met ainsi tout de suite dans la tonalité grave du film.
Le passage aux Bonus se fait sur le même fond visuel d'artère en noir et blanc à l'aide de panneaux noirs qui glissent sur ce fond avant de s'immobiliser. Sur l'un d'eux s'affiche les cinq suppléments et le retour au menu d'accueil. Le même thème musical est conservé.
L'image de la sélection des scènes présente un chapitrage par séries de deux ou trois chapitres. Ce qui est judicieux dans la mesure où cela permet un choix précis et rapide pour retrouver les scènes essentielles de la fin du film. La configuration présente une image fixe et un thème musical différents pour chacune des composantes (choix des langues, sous-titres, retour au film et au menu)
L'ensemble apparaît donc tout à la fois sobre, efficace et - c'est l'esentiel - très fidèle au sens du film.


Les bonus :

Le DVD offre des suppléments intéressants que l’on peut évoquer par ordre d’importance.

  • Commentaires Audio de Spike Lee
    Ils sont sous-titrés en français et sont indispensables pour comprendre les enjeux du film et enrichir sa propre vision.
  • Commentaires de David Benioff
    Le scénariste-auteur du roman « The 25th Hour » qui a inspiré le film – permet de mieux appréhender la naissance du projet, puis, les phases de sa réalisation.
  • Documentaire : "l’évolution du cinéaste"
    Ce sujet de 24 min. évoque ses films précédents et le tournage du dernier ; mais il laisse sur sa faim tant cette sorte de rétrospective est superficielle. On fera une exception pour la (pourtant trop brève) intervention de Martin Scorsese qui définit fort justement le cinéma de Spike Lee comme un cinéma engagé dans le monde d’aujourd’hui.
  • Scènes Coupées
    Sept scènes coupées par le réalisateur sont également proposées et servent à préciser quelles furent les intentions de Spike Lee dans le montage de son film : à l’évidence, elles n’étaient pas indispensables !
  • Scènes du « point zéro »
    Elles rappellent l’une des scènes clés du film, source de traumatisme et de la réflexion menée par Spike Lee sur sa ville et son pays.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    La jaquette expose les couleurs rouge et noire (les couleurs mêmes du crépuscule et de la douleur, mais peut-être aussi de l’aube de l’espoir) du destin gâché de Monty dont le visage et la silhouette disent la solitude et le désespoir. En fond, une vue d'un New York symbole des Etats-Unis esquisse le cadre de la tragédie ; un New York dans la nuit de la meurtrissure du 11 septembre. Une belle composition, à la fois sobre et très explicite du sens du film.



    La sérigraphie

    L'exemplaire testé ne possedait pas de sérigraphie mais c'est le cas, sur la version vendue en magasin.


    Note Finale : (18/20)

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