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Résumé "Malpertuis" : Un jeune matelot, Yann, hérite de son oncle Cassave (Orson Welles) l'immense demeure de Malpertuis, lieu de mystères et étrangement habité...
Avis : Adapté d'un roman de science-fiction ou plutôt d'anticipation de Jean Ray, ce film de Harry Kumel n'a, selon les spécialistes, plus grand chose à voir avec le roman original.
L'histoire, assez difficile à résumer en fait permet de mettre en scène toute une galerie de personnages assez "contrastés" au sein de cette gigantesque demeure qu'est Malpertuis, qui elle, joue le personnage principal du film.Le casting employé est assez hétéroclite (Sylvie Vartan par ex.) mais bien choisi dans l'ensemble : Orson Welles joue le rôle de cet oncle machiavélique en train de mourir tandis que Mathieu Carrière interprète Yann, pris dans cette incroyable histoire : la demeure de Malpertuis appartiendra au dernier survivant de la maison.
Le film dispose d'indéniables qualités : d'abord l'adaptation du film rend l'histoire assez compréhensible pour le grand public. D'autre part, les décors sont très beaux et la photographie du film met assez bien en valeur l'architecture de la demeure, avec des effets de perspective sachant la rendre encore plus mystérieuse.
Un film assez spécial, pas si désagréable à voir que cela, bien qu'il fut, à sa sortie, très critiqué, notamment par rapport à sa non fidélité au roman de Jean Ray.
Résumé "Le Criminel" : Un inspecteur de police part à la poursuite d'un ancien responsable de camp de concentration nazi, devenu professeur sous une autre identité dans une petite ville.
Avis : A propos de ce film, Orson Welles déclarait : "Il n'y a rien de moi dans ce film. Je l'ai tourné pour montrer que je pouvais être un aussi bon réalisateur que n'importe qui d'autre... Ce film ne m'intéresse absolument pas, mais j'ai essayé de le faire de mon mieux... de tous mes films c'est celui dont je suis le moins l'auteur. Les seules petites choses que j'aime vraiment, ce sont les notations sur la ville, le droguiste, les détails de ce genre."...!
Sans être aussi sévère que Welles, on peut dire que l'histoire du film regroupe , il est vrai, sans véritable originalité, les éléments classiques d'un film noir des années 40 : une identité usurpée, un secret et un justicier qui veut percer ce secret. Ecrit au départ par John Huston, le Criminel n'est pas un mauvais film, mais c'est un film sans véritable relief, sans profondeur, le scénario ne donnant malheureusement pas le temps d'approfondir les personnages mis en scène.
Néanmoins la scène finale du film très théâtrale (le nazi se fait transpercer par l'épée d'un ange en tombant d'un clocher) et symbolique est remarquable. Signalons au passage l'excellente prestation d'Edward G Robinson (l'une des plus sales "gueules" du cinéma américain) bien utilisé à contre-emploi en rôle de justicier alors qu'il était plus coutumier des rôles de gangsters.
Résumé "Dossier Secret" : Avant de mourir, Brako, un gangster, déclare à un jeune aventurier qu'il peut faire sa fortune en faisant chanter un homme nommé Gregory Arkadin, simplement en lui déclarant qu'il connaît son passé. Parti à la recherche d'Arkadin, Van Stratten se verra rapidement engagé par Arkadin qui déclare lui-même, ne rien connaître de son passé....
Avis : Ce qui est intéressant dans le film, c'est la curieuse analogie avec le monument cinématographique de Welles qu'est Citizen Kane. Construit sur la même idée de départ (les dernières paroles d'un mourant vont lancer l'action du film), l'analogie se poursuit également dans la trame narrative. En effet, dans les deux films, il s'agit de découvrir le passé d'un homme riche et dont la fortune et la puissance ne sont pas forcément très "nettes".
Tourné en noir et blanc, le scénario, assez fouillé, permet de "ballader" le personnage principal dans différents endroits du monde (Europe, Mexique...), lui faisant rencontrer ainsi de nombreux personnages hauts en couleurs. La prestation d'Orson Welles en Gregory Arkadin est véritablement excellente, tandis que le montage du film, très rapide en alternant les plans serrés et les angles de caméras surprenants contribuent à faire de ce film une référence dans la filmographie d'Orson Welles. Bref, un très bon film avec une photo particulièrement étudiée et une histoire faite de mensonges, pouvoirs et tromperies, qui "tient bien la route". A voir absolument.