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DVD A LA LOUPE


TRASH - PAUL MORRISSEY / LA TRILOGIE II

Lui écrire Hotkiller

Trash - Paul Morrissey / La trilogie II DVD sorti le 16/04/2003


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Carlotta Films
Distributeur :
GCTHV (Gaumont/Columbia/Tristar Home Video)

Année de sortie cinéma : 1970
Nombre d'entrée en salle :
non communiqué

Durée du film : 1 h 45 min.



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Nombre de visites :
1737


   

Le Film : 8/10

Résumé : Joe, junkie impuissant car trop accro à l'héroïne, vit avec Holly sa copine dans le sous-sol d'un immeuble. Celle-ci passe son temps à ramasser des tas d'objets (trash) tandis que Joe, au hasard de ses rencontres, part à la recherche de son érection perdue...

Avis : Second volet de la trilogie de Paul Morrissey, Trash est un véritable "masterpiece", un incontournable du cinema américain.

Juste un peu d'histoire pour commencer : cette année là, en 1970, sortait sur les écrans un certain Macadam Cowboy réalisé par John Schlesinger et brillamment interprété par Jon Voight et Dustin Hoffmann. Mais alors que Midnight Cowboy, bien que choquant à l'époque (seul film de l'histoire des oscars classé X - 18 ans - et qui fut oscarisé), restait néanmoins estampillé "Hollywood" et décrivait la difficulté d'intégration dans les grandes villes urbaines, le problème des sans-abris et de la prostitution, le Trash de Morrissey va plus loin en prenant comme acteurs de véritables sans abris, de vrais travestis, de vrais drogués ou prostitués. Alors que Schlesinger se "contentait" de dépeindre un american way of life décadent, Morrissey filme l'incarnation réelle de cette décadence. Ainsi tous les acteurs dans le film utilisent leur vrai prénom et déambulent devant le caméra, donnant au final une version tragi-comique de la "underground life" new-yorkaise, une photo de New-York en 1970.

Trash, qui signifie détritus, ordure en anglais revêt plusieurs significations dans le film : d'une part, Holly, la petite amie de Joe s'amuse à ramasser tout un tas d'objets trouvés par terre, qu'elle entasse dans son sous-sol crasseux. Sont également tous plus ou moins "trashy" les différents personnages que rencontre Joe : la gogo-danseuse qui s'évertuera en vain à lui faire lever son engin, le couple qui le jettera dans un hall pensant qu'il va faire une O.D devant eux....Enfin Trash, c'est peut être Joe lui-même, sorte de résidu non recyclable d'une société américaine à la dérive.

Comme pour son précédent film, Flesh, Morrissey utilise largement la nudité de Joe Dalessandro dans ce second film. L'inspiration est identique : montrer et célébrer la beauté d'un corps dans un univers sombre et malsain. Certains ont reproché à Morrissey de passer son temps à dévêtir son acteur fétiche. Il est vrai que la nudité intégrale masculine a rarement été utilisée au cinéma, Hollywood faisant peu de cas au contraire à dévêtir les actrices féminines, ceci pouvant peut être expliquer cela...

La vraie question que l'on peut se poser à propos de ce film est de savoir s'il est uniquement glauque et malsain ou s'il est aussi autre chose. Il faut quand même reconnaître que la force de ce film, en dépit des plans sur les yeux shootés, les dents pourries, les cheveux gominés et crades... c'est de montrer la vie telle qu'elle est parfois et non pas telle qu'elle devrait être, à la manière des productions acidulées d'Hollywood. Morrissey est un cinéaste de l'instant capable de capter des moments de vérité sans complaisance. En ce sens, il est permis de penser qu'il fut l'inspirateur de bon nombres de cinéastes tels Lars Von Trier ou Thomas Vinterberg, qui, dans l'amorce de leur mouvement du "Dogme 95" partait du même principe : faire un cinéma fort et percutant, agissant comme une photographie d'un moment de vérité.

Signalons enfin l'excellente performance des acteurs principaux : Joe Dalessandro porte véritablement tout le poids du film au point d'en effacer les autres acteurs. Sa façon de bouger devant la caméra, à la fois lascive et passive, à la recherche de rencontres sexuelles, errant dans les allées sombres remplies de junkies à la dérive, contraste intensément avec tous ces "trashes" qui l'entourent. Signalons également la très bonne performance d'Holly Woodlawn, un travesti, qui joue la petite amie de Joe. A ce titre, Woodlawn servit d'inspiration à la fameuse chanson de Lou Reed, "Walk on the wild side" (Holly came in from Miami, F-L-A...New-York City is the place where they say Hey Babe...), chanson qui d'ailleurs prend toute sa signification lorsque l'on regarde le film de Morrissey.

En résumé, il faut vraiment voir ce film. D'abord et surtout parce qu'il est un exercice de style quasiment unique en son genre et d'autre part parce qu'il est malgré tout rempli d'humanité. En effet, assez curieusement même lorsque Joe s'enfonce son aiguille dans le bras, on ne peut s'empêcher de penser à cette phrase du grand auteur américain Henri Miller : "Je n'ai ni argent, ni ressources, ni espoirs : je suis l'homme le plus heureux de la Terre".


L'Image : 2/3

Détails techniques : Ratio : 1.33 - Format video : 4/3

Avis : La qualité est encore au rendez-vous pour cette restauration de l'image. Les couleurs naturelles de Trash sont parfaitement bien rendues et les contrastes sont appuyés. Quelques défauts de compression apparraissent légèrement lors de quelques scènes assez sombres, mais rien de bien méchant au final.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Mono d'origine 1.0 en anglais - Sous titres : français

Avis : Le mono d'origine est suffisamment "percutant" au niveau des dialogues, l'essentiel étant ainsi préservé. De même on ne remarquera quasiment aucune saturation ou bruit parasite sur cette bande son. C'est correct pour ce genre de film et conforme à l'oeuvre originale.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Après la courte présentation du logo de l'Editeur, apparaît le seul et unique menu du DVD précédé de 3 images de Joe Dalessandro dans les trois films de cette trilogie. En effet, bien que le film soit chapitré, ce chapitrage ne fait pas l'objet d'un menu à part. De même, on ne trouvera pas de menu audio. L'ensemble des bonus est donc accessible dès le sommaire


Les bonus :

Bonne idée de l'éditeur qui ne présente que des bonus consacrés au film :

  • Une scène coupée (9mn 39s) : Joe erre dans New-York avec son chien, rencontre et discute avec plusieurs junkies.
  • 2 scènes alternatives (8mn 24s) : reprise de 2 scènes du film avec des dialogues différents dont la fameuse scène de fin ou Holly fait croire à un employé municipal qu'elle est enceinte afin de toucher une allocation. Ces 2 scènes font également l'objet d'un commentaire de Paul Morrissey.
  • Clip Icônes Factory (1mn 52s) : montage photo et video représentatif de l'univers de Morrissey et de Warhol.
  • Like Sleep (11mn 40s) : court métrage muet de Paul Morrissey de 1964 où 2 jeunes se font un fix et sombrent peu à peu dans l'inconscience.
  • Trash en 1970 : montage sonorisé de photos et de coupures de presse retraçant les grands évènements de l'année de sortie du film (obsèques du Général de Gaulle, mort de Jimmi Hendrix et de Janis Joplin...).


  • Il est à noter que les purs fans du réalisateur underground new-yorkais peuvent retrouver pas moins de 4 heures de bonus dédiés à l'univers de Morrissey dans l'édition Collector numérotée de cette trilogie et qui, en plus des 3 films contient un DVD supplémentaire de bonus.


    Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Comme pour le premier opus, l'editeur adopte un ton résolument flashy tant dans les couleurs de la jaquette que de celle du boîtier amaray de couleur vert fluo. L'ensemble fait très pop-art et rend assez bien.



    La sérigraphie

    Rien d'extraordinaire par contre du côté de la sérigraphie qui reprend le jaune de la jaquette. Techniquement bien faite, cette sérigraphie n'apporte rien du point de vue visuel. Un peu dommage.


    Note Finale : (14.5/20)

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