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DVD A LA LOUPE


AMOUR (2012) (BLU-RAY)

Lui écrire montana62

Amour (2012) (Blu-ray) DVD sorti le 25/02/2013


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Editeur : TF1 Vidéo
Distributeur :
TF1 Vidéo

nombre d'entrées :767 418
Date de sortie : 24 octobre 2012
Durée : 2h07mn08s

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Nombre de visites :
181


   

Le Film : 9/10

Résumé : Georges et Anne sont octogénaires. Professeurs de musique à la retraite, ce sont des gens cultivés qui apprécient écouter du classique. Leur fille Eva, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est hémiplégique. Dans le huis clos de leur appartement parisien, l’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve par la dégradation de l’état de santé d’Anne, car Georges lui a promis de ne jamais la renvoyer à l'hôpital.

Avis : Pour le meilleur et pour le pire

Une expression maintes fois entendue, une signification lourde de conséquences et tellement occultée. Haneke nous rappelle à l’ordre sur cet engagement moral dans une foudroyante lucidité. Le synopsis est clair et n’invite pas au divertissement, il faut être solidement « armé » psychologiquement pour subir la leçon de vie de 2 heures qui nous est proposée.

Les premières images ne laissent aucun espoir, ce corps sans vie couché depuis un certain temps a de quoi interpellé. Nous remontons le temps où nous suivons ce couple octogénaire, plutôt bourgeois, de retour d’un concert dans leur appartement qui a subi une tentative de cambriolage. La femme après des absences subit une première attaque causant des dégâts irréversibles. A ce moment précis Amour peut exhiber sa fondamentalité.

A coups d’ellipses et plans-séquences, nous sommes les témoins de la déchéance physique et morale de cette femme. Cette « fin de vie » traitée sans concession mais aussi sans pathos est filmée avec une merveilleuse pudeur. L’amour avec un grand A ne se résume pas dans les ébats physiques et passionnés d’un couple mais aussi dans ces petits gestes qui se passent de tout discours comme prendre la main ou essuyer la bouche.

Depuis les premières minutes, nous n’avons pas quitté l’appartement, nous assistons donc aux visites d’amis, du concierge, ou de la famille. Ces évènements d’une banalité affligeante démontrent le fossé qui sépare la vie courante à celle d’une mort proche. La discussion entre la fille et son père reste le point culminant du film : convenance et amour ne jouent pas sur le même tableau. Quand Isabelle Huppert demande à son père de parler sérieusement, Trintignant dans une froideur méthodique annonce ce qu’il subit et ce qui l’attend.

La fin de vie, c’est la souffrance, la déchéance d’un être qu’on ne reconnaît plus avec pour toute récompense aux soins et attentions qu’on a prodigué la solitude. Et si cette épreuve n’était pas suffisante, il y a le regard des proches qui doute de vos jugements.

Le dénouement de cette œuvre d’un pragmatisme glacial laisse le spectateur à sa propre morale et ouvre bien sur débat. Mais l’épilogue ne remet nullement en cause une œuvre traitée avec la plus grande décence humaine même si le constat est hélas amer pour tous. La promesse « d’Amour » dans laquelle s’est engagé le couple est poussée dans ses derniers retranchements, le seuil de tolérance étant fixé par ses limites humaines.

Si la mise en scène froide et sèche garde une bonne lisibilité, Haneke ne peut s’empêcher d’injecter quelques questionnements comme ces toiles et surtout ce pigeon. S’il fallait trouver un défaut, c’est le choix des plans séquences accentuant certes, cette lente agonie, mais qui entraîne inévitablement quelques petits creux.

Amour doit bien sur beaucoup à son couple vedette Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva absolument éblouissants d’émotion et de justesse. Isabelle Huppert excellente, symbolise parfaitement le spectateur qui ne peut entrer dans le cercle du couple.

Les sujets universel du film (l’amour et la mort) ont raflé d’innombrables récompenses (26 prix) : la palme d’or du festival de cannes, 5 césars sur 10 nominations (Film, Réalisateur, Acteur, Actrice, scénario original), 1 oscar sur 5 nominations(film étranger). Le thème avait malheureusement de quoi faire fuir pas mal de spectateurs, ce qui explique, malgré l’accueil critique unanime, des recettes assez faibles permettant tout de même de rendre le projet rentable. La France a accueilli pour sa part 767 000 spectateurs ce qui constitue un score honorable.

Amour reste un film sans concession, sans issue, d’une froideur totale sur la forme mais tellement bouleversant sur le fond. Au final une merveilleuse interprétation pour un film d’une beauté et d’une tristesse absolue.


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format 1.85 - 16/9 compatible 4/3

Avis : Aucun défaut à noter (film visualisé sur LCD et non vidéoprojecteur), le piqué est remarquable, il suffit de voir les textures de peau. La colorimétrie garde une neutralité absolue à l’image du film, le contraste est excellent ainsi qu’une bonne gestion des noirs. Darius Khondji déjà directeur de la photo d’Haneke sur Funny Games USA rend un travail d’une grande sobriété collant parfaitement au ton voulu par son réalisateur.


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Français DTS-HD Master Audio 5.1 - Audio description - Sous-Titres pour sourds et malentendants. A noter qu’il existe dans le menu sourds et malentendants « info » disposant de codification du sous-titrage représentée par différentes couleurs.

Avis : On est satisfait de retrouver une version HD, mais il faut bien avouer que notre home cinéma joue dans le minimalisme. Il faudra se contenter du frontal avec une légère « infidélité » sur le concert en ouverture et cette pluie battante.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Sur la même image que le boîtier le menu propose : Film - Versions - Chapitres au nomre de 12 - Suppléments


Les bonus :

les Bonus proposent au total 3 sujets.

  • Présentation du film (8‘51): Philippe Rouyer qui a co-écrit Haneke par Haneke dévoile un secret intime du réalisateur qui explique qu’il se soit penché sur le sujet. Il rappelle également lors de la remise de la palme, les paroles d’Haneke au sujet du pacte qui le lie avec sa femme. Il résume le film et encore une fois dévoile un souvenir intime du réalisateur, puisque l’appartement reproduit en studio est l’exacte copie de celui de ses parents. Avec le réalisateur il n’y a pas de musique de film et on apprend qu’à un moment le film a failli s’appelé « Quand la musique s’arrête ». Il indique enfin, malgré le côté linéaire du film un questionnement typique du réalisateur avec notamment ce pigeon.

  • Making of (25‘46) : C’est Haneke qui démarre le bonus en précisant comme l’avait indiqué Philippe Rouyer l’exacte reproduction de l’appartement de ses parents. Les acteurs reviennent sur l’émotion ressenti lorsqu’ils ont reçu le script. Nous suivons dans la foulée le casting d’Emmanuelle Riva lors de son début d’attaque, prolongé par le trio couple -réalisateur mettant au point une scène. Trintignant rappelle au passage le perfectionnisme du réalisateur où l’inspiration de l’acteur n’a pas vraiment cours. La cohérence reste le maître mot, peu importe le sentiment exprimé par l‘acteur dans une scène, Haneke veut à tout prix garder la continuité de cette froideur omniprésente et bannit toute compromission.
    On découvre une Emmanuelle Riva bouleversante et bouleversée par son rôle qui doit disposer de plages suffisantes pour sortir de ce rôle. On voit le réalisateur lui préciser pendant une scène que c’est un film et non la réalité, et cette dernière lui répond « c’est très traumatisant, on doit passer par des phases débordantes….. Parce que où on en fait pas assez ou on en fait trop… tellement c’est traumatisant ». Isabelle Huppert revient également sur tout bannissement de sentimentalité de la part d’Hanek et cette scène difficile et longue à jouer où elle pleure de dos. Le réalisateur clôture ce making of en signalant qu’il a recherché la plus grande simplicité dans ce film, un résultat qui va au delà de ses espérances.
    Une célèbre boutade dit: on donne 40 millions à spielberg, il fait rencontres du 3ème type, en France on fait 3 types qui se rencontrent, ça n’a jamais été aussi vrai qu’ici. Pas de paillettes ni de superficiel, les acteurs racontent ici leur rôle, leur sentiment sans détour, sans langue de bois et surtout sans cette obsessionnelle promotion latente. Bref un making-of qui va droit à l’essentiel, instructif dans ses fondamentaux n’ayant qu’un seul défaut, trop court !

  • Jean-Louis Trintignant parle d’amour - extrait du film « pourquoi que je vis » de Serge Korber (7’39) : Le sujet revient sur le désir d’Haneke de tourner avec Trintignant, car tout à commencer quand l’acteur sert de voix off pour le ruban blanc. Puis vient ce passage suréaliste ou Trintignant répond à l’offre du réalisateur : « je ferais pas le film mais je suis très content de l’avoir lu parce qu’au moins je sais que c’est un film que je n’irais pas voir… c’est très méchant mais je le pensais vraiment… » l’acteur passe par une période très douloureuse, mais heureusement le réalisateur et la productrice réussiront à le convaincre. On termine dans la dernière minute par un extrait de « pourquoi que je vis ».
  • Les bonus proposés fournissent l’essentiel sans rentrer franchement dans les détails même si certaines révélations sont données. On appréciera l’absence de promotion mais on regrettera un making of trop court


    Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Le boîtier se présente sous forme de digibook où on retrouve sur le recto le couple vedette. Sur le verso même visuel précédé par quelques mentions élogieuses. L’ergonomie est à l’image du film : sobre et directe. Cela dit rien ne manque et dans une parfaite lisibilité grâce à un choix judicieux des teintes. On appréciera au passage, pour une fois, un détail précis et surtout bien visible de la partie technique.



    La sérigraphie

    Le visuel conserve la même ligne directrice que son boîtier : sobriété. La définition est bonne avec un léger grain, les mentions légales et surtout les logos gardent une discrétion absolue.


    Note Finale : (17.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 03/10/2015 à 06:56 par montana62 : Je suis d'accord avec toi, il faut avoir le moral après la projection...
    - le 02/10/2015 à 21:11 par surfeur51 : Comme à ton habitude, une loupe juste et complète pour un très beau film sur la vie qui passe et se termine, difficile d'accès, mais qui nous concernera tous... quand même pas gai, tout ça...

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