DVD A LA LOUPE

Résumé : John Nada est un ancien travailleur dans la construction, et actuellement sans emploi. Il se promène dans une grande ville américaine afin de trouver quelque chose à faire. Et il trouve finalement un emploi et un endroit ou passer la nuit, mais un jour quelque chose de terrible arrive. John découvre une paire de lunettes de soleil très spéciales à travers laquelle il peut voir le vrai visage des gens. Beaucoup de personnes dans cette ville sont en fait des aliens et la plupart d'entre eux sont des membres importants de notre société. Ils gardent les humains et les manipules dans un état d'ignorance, grâce à des messages subliminaux telles que obéir, se marier et reproduire, consommer, regarder la télé et dormir. Nada qui tombe sur leur secret, par le biais d'un mouvement underground, dont la mission est de saboter leurs plans et de réveiller le monde de ces plans sinistres.

Avis : L'histoire du Film : Afin de comprendre ce film, il faut situer le contexte, c'est la fin des années 80, et le cinéma ne se porte pas très bien, malgré tout le réalisateur possède une très bonne réputation, mais la traduction du titre et l'affiche seront une catastrophe en France. Ce film est réalisé à partir d'un roman «les Fascinateurs» de Ray Nelson, tourné en 2 mois avec un petit budget. Il sera en effet un des fims les plus noir du réalisateur qui à quelques comptes à régler avec le gouvernement de son pays. Ça restera une œuvre terriblement déjantée, et servira de références à de nombreuses productions par son concept unique. Malgré les recettes moyennes du film, il signera le déclin du réalisateur qui sera alors moins productif. A noter que le nom du personnage principal Nada, qui veut dire Rien en espagnol, en hommage au coté nihiliste positif du film.

Coté réalisation on trouve John Carpenter, un maître du film fantastique à la vision très sombre et énigmatique qui réalise Assaut (1976), Halloween (1978), Fog (1980), NY 1997 (1981), The Thing (1982), Christine (1983), Starman (1984), Les Aventures de Jack Burton (1986), et le Prince des Ténèbres (1987) avant ce film. Malgré ses gros succès, Jack Burton est un désastre financier et l'oblige à retourner vers le cinéma indépendant... Il signe également le scénario sous un pseudo emprunté à HP Lovercraft (Franck Harmitage), et il signe aussi la bande son. Son producteur Larry Franco (Mars Attaque, Batman Begin's), et assistant réalisateur. Coté effets Spéciaux, Roy Arbogast, (les dents de la mer, StarWars VI, Silverado).
Coté Acteur, le héros c'est Roddy Pipper, une star du catch des années 90, qui enchaine les rôles de brutes dans les séries (Zorro, Superboy, Highlander, Robocop), Keith Davis (The Thing, Mort ou Vif, Armageddon, les chronique de Riddick...) et Meg Foster (La foret d'émeraude, Osterman Weekend, la quatrième dimension).

Ce film nous livre l'une des plus incroyable et intelligente critique de la société moderne, le contrôle et l'aveuglement des humains avec une vision sombre et forcement 2nd degré d'une extrême intensité, et qui se révélera avec le temps un véritable classique du genre, avec l'une des 1ère ascension des Aliens au Cinéma... Mais surtout il délivrera à l'époque une excellente suite à son œuvre et à sa réputation si contestée aux Usa, car les nostalgiques s'en souviennent comme d'un film violent et totalement déroutant. Évidement c'est l'idée et les messages qui primes, car le budget est limité et surtout le rythme est assez moue...

Un démarrage classique, avec un style qui ressemble assez à NY1997 surtout au niveau de l'atmosphère et du thème musical forcement , avec un générique très, très long (3,10) qui démarre le film, et son contexte ou apparaît le personnage principal. Puis le film commence, et si vous êtes observateur le format de l'image change légèrement à la 1ère scène (un peu plus haute). L'histoire se met en place avec des éléments types «société de SF» et des critiques assez drôles pour l'époque, pannes d'ordinateurs, chômage, religion...

Une ambiance très étrange, limite paranormale ou film d'horreur qui capte littéralement l'attention, avec un rythme effréné qui enchainent les scènes du vagabondage du personnage principal. Des décors façon post-apocalyptique, des dialogues un peux Kitchs, et l'histoire introduit un nouveau personnage. Un thème négatif avec une caricature de la société moderne, jusqu'à l'excellente scène de la télévision qui lance de façon fort judicieuse les 1ers éléments délirants du film...

Le coté ancien augmente nettement le coté ridicule des détails et des éléments des années 80, car on sent le manque de budget créant des images limites série B de nos jours, comme notamment le «bidonville». Par contre les événements s'accélèrent, ce qui permet une bonne approche du concept malgré une certaine «lenteur», un peu gênante car il y a pas mal de scènes confuses pas forcement pertinentes. Mais malgré un démarrage houleux, la 1ère scène d'action ne tarde pas lors de la prise du bidonville par les forces de l'ordre...

On peut donc parler d'une montée en puissance du concept assez sympathique, axé en majeure partie sur le personnage principal, qui ne tarde pas à trouver le point clef du film, et ainsi nous faire pénétrer dans une dimension totalement géniale, avec la même manière aussi géniale de faire apparaître une autre réalité, comme le client du marchand de journaux.

On entre alors dans un délire totalement bluffant, et troublant, comme la scène dans le magasin. Ensuite c'est une histoire de dingue qui libère sa folie furieuse un peu avant la mi-film, et qui délivre un concept puissant et magnifique, comme la camera Alien... Le film opère un tournant car l'ambiance devient rapidement plus intense, notamment avec une rencontre féminine bien violente. Les décors sont d'ailleurs plus sympathiques qu'au début, et l'histoire est de plus en plus sombre, bien que le duo d'acteurs se reforme une nouvelle fois, jusqu'à la fameuse longue scène culte dans le cul de sac «je veux que tu mettes ces lunettes...».

Le film semble tourner en rond à la manière d'un road movie ce qui nous emmène peu à peu vers le dénouement, et le sujet semble s'être définitivement trouver après 1 heure de film, opérant encore une nouvelle direction de l'histoire, ce qui relance enfin le rythme un peu trop lent pour ce style de film... Mais tous les personnages et tous les éléments se retrouvent lors de la fameuse réunion qui permet d'éclaircir les différents messages du film. Et qui démarre le dénouement grâce à l'idée incroyable du passage vers la base dans la montre, avec un dénouement inattendue, au cœur d'un concept totalement bluffant.

Une fin géniale, pleine d'action, fidèle à l'œuvre de Carpenter, étrange et incroyable...

 
Invasion Los Angeles - Edition collector