surfeur51
La nuit nous appartient |
DVD sorti le
04/06/2008 |
Le Film :
8.5/10 |
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Résumé : New York, fin des années 80. Bobby est le patron d'une boîte de nuit appartenant aux russes. Avec l'explosion du trafic de drogue, la mafia russe étend son influence sur le monde de la nuit. Pour continuer son ascension, Bobby doit cacher ses liens avec sa famille. Seule sa petite amie Amada sait que son frère et son père sont des membres éminents de la police new-yorkaise. Mais bientôt, Bobby devra choisir son camp...
Avis : A la fois hommage aux polars noirs des années 50 et à la police new-yorkaise, ce troisième film de James Gray a été présenté au festival de Cannes où il reçut autant d'éloges que de critiques. Si tout le monde s'est accordé sur la qualité exceptionnelle de la photographie, sur le jeu des acteurs et sur une trame scénaristique assez prenante dans sa première partie, la fin du film fut quant à elle loin de faire l'unanimité. Néanmoins les adeptes du genre devraient se retrouver dans une histoire qui se déroule à la fin des année 80, lors d'une des périodes les plus sombres que connut la police de New-York, le film étant également l'occasion de mettre en scène cette immense métropole, où il a été tourné, dans les quartiers les plus difficiles du Bronx et de Brooklyn.
Bobby Green (Joaquin Phoenix) gère une boîte de nuit appartenant à Marat Buzhayev (Moni Moshonov), un chef de famille russe avec lequel il a conçu une profonde amitié. Par ailleurs il a repris le nom de jeune fille de sa mère pour cacher son appartenance à la famille Grusinsky, son père et son frère étant deux hauts responsables de la police, seule sa petite amie Amada Juarez (Eva Mendes), une latino volcanique, étant au courant de sa véritable identité. Se sentant en marge de sa propre famille, il observe sans trop y prêter attention le développement du trafic de drogue au sein même de son établissement, sous la houlette de Vadim Nezhinski (Alex Veadov), le neveu de Marat. Les relations entre Bobby et son père Burt (Robert Duvall) sont difficiles, mais tout va vraiment se gâter quand Vadim propose à Bobby de travailler pour lui. Peu de temps après, Joseph Grusinsky (Mark Wahlberg) est victime d'une tentative de meurtre après qu'il ait effectué une descente anti-drogue dans la boîte de nuit de son frère…
Tout le scénario tourne autour du personnage de Bobby, remarquablement interprété par un Joaquin Phoenix dans un de ses meilleurs rôles. Le conflit intérieur entre ses sentiments familiaux et son amitié pour Marat, et la complexité de la situation à gérer, la présence d'Amada ne facilitant pas les choses, sont les ressorts d'une intrigue pleine de suspense, dans une atmosphère lourde et poisseuse. Le film alterne entre des scènes violentes et intimistes, avec ce qu'il faut de spectaculaire (la poursuite sur l'autoroute) et de tension (la visite dans la fabrique de cocaïne). On pourra noter néanmoins quelques invraisemblances psychologiques, et déplorer le caractère trop bref et très conventionnel de l'affrontement final. Au delà du jeu de Phoenix, le casting est en tous points remarquable, avec une mention particulière pour Robert Duvall, taillé pour interpréter le chef de la police, et Alex Veadov, glaçant dans le rôle du méchant. Wahlberg est aussi très bon, mais le scénario laisse son personnage un peu en retrait. Eva Mendes fait bien plus que jouer les allumeuses, Amada, réellement amoureuse, ayant une profondeur psychologique certaine, ce qui en fait une des figures les plus intéressantes du film même si elle n'apparaît pas très souvent à l'écran.
La réalisation est très classique, avec une photographie très sombre, l'essentiel du film se déroulant la nuit. Les scènes de jour sont soit sous la pluie, soit brumeuses, le soleil se faisant bien rare dans le film. Ces scènes sombres permettent un travail sur les éclairages au service d'une ambiance la plupart du temps étouffante. Pas d'effets de caméra très recherchés ou tapageurs, mais une mise en scène privilégiant les émotions ressenties par les différents personnages, avec un bon développement de leur caractère. Bien que très conventionnelle, l'intrigue, en forme de tragédie grecque, touche le spectateur qui ressort un peu bousculé du visionnage, sans s'être jamais ennuyé, et en acceptant même le côté très politiquement correct de l'épilogue, dont le réalisateur aurait cependant facilement pu faire l'économie.
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L'Image :
3/3 |
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1
Avis :
Les dominantes de couleurs choisies par le directeur de la photographie Joaquin Baca-Asay (jaunes en intérieurs et bleus en extérieurs) sont bien rendues, et les contrastes sont particulièrement soignés pour donner une bonne visibilité aux nombreuses scènes nocturnes. La définition est excellente, et la compression presque invisible.
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Le Son :
2.5/3 |
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 en Français, Dolby Digital 2.0 et DTS 5.1 en Anglais - Sous-titres : Français
Avis :
L'optimisation THX se sent aussi sur le son, avec une bande subtile et créant de l'ambiance par ses différents effets entre les cinq enceintes. Le caisson de basses n'est vraiment sollicité que sur les scènes les plus spectaculaires et dans la boîte de nuit, mais l'ensemble est quand même assez musclé. Bonne restitution des dialogues, et de la musique, appropriée, de Wojciech Kilar. Par contre l'absence d'une piste VO en DD 5.1. au profit d'une DD 2.0. est incompréhensible.
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L'Interactivité
:
1/3 |
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L'ergonomie des menus :
Au lancement du disque, on a les bandes annonces en 4/3 VF de "L'orphelinat" et "American gangsters". Le menu principal est précédé d'un intermède par les bonimenteurs, impossible à passer ni à accélérer, deux minutes lourdes et pénibles qui sont imposées… Les menus sont animés et sonorisés. Le film n'est découpé qu'en 16 chapitres, et il faut repasser par le menu pour changer de langue et sous-titres. Au total une interface passablement ratée.
Les bonus :
Edition simple à un disque. Une édition collector à deux disques, mieux dotée en suppléments, a été éditée en même temps.
Commentaires de James Gray, en VOst. Le réalisateur-scénariste, sur un ton calme et posé, nous fournit de nombreux détails tant sur l'histoire et les personnages, que sur le tournage du film, avec des anecdotes concernant les comédiens et quelques détails techniques. D'un bon niveau, ce commentaire vaut à lui seul le point de la notation.
Liens Internet vers quatre sites et un blog, dédiés au film ou à l'éditeur.
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Les Visuels :
1/1 |
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray noir inséré dans un étui cartonné. Les visuels sont identiques sur la jaquette et l'étui, mais avec des reflets brillants sur l'étui. L'image principale reprend l'affiche du film, parfaitement dans l'ambiance même si elle représente une scène totalement fictive.
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La sérigraphie
La sérigraphie est noire comme l'atmosphère du film, ciblée sur Bobby en crise. L'impression est très fine, les textes légaux très discrets, et les logos, bien que nombreux en partie basse, ne gênent pas trop car de couleur neutre.
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Commentaires concernant cette critique
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- le 18/06/2008 à 08:13 par jean-michel : j'ai vu ce film hier soir. Les raccourcis scénaristiques peuvent être gênants, je trouve le passage de Joaquim de responsable de boite a celui de policier trop rapide, il y aurait du avoir une astuce temporel pour distancer les évènements. Sinon une critique bien construite et bien écrite.
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