surfeur51
Hannibal Lecter : Les origines du mal |
DVD sorti le
20/09/2007 |
Le Film :
8/10 |
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Résumé : Comment un petit garçon comme les autres est-il devenu l'un des criminels les plus fascinants qui soient ? Au travers du parcours atypique d'un adolescent meurtri par les atrocités vécues pendant la Seconde Guerre Mondiale, suivez la naissance de l'incarnation absolue du mal...
Avis : Les cinq Oscars obtenus par "Le silence des agneaux", adaptation géniale d'un roman de Thomas Harris, devenu très vite film culte et exemple-même du thriller horrifique, a poussé les producteurs à utiliser le filon constitué par le personnage central, le docteur Lecter, dit "Hannibal le cannibale". Après une suite assez controversée réalisée par Ridley Scott en 2001, très réussie sur le plan esthétique mais à la limite de la satire, et un remake en 2002 du premier roman de Harris, "Dragon Rouge" (déjà adapté à l'écran par Michael Mann sous le titre "Le sixième sens" où Lecter jouait un rôle très secondaire), on nous présente ici sa jeunesse et les circonstances qui l'ont amené à devenir le monstre que l'on connaît. L'histoire est basée sur le dernier roman en date de Thomas Harris, qui a aussi contribué au scénario du réalisateur Peter Webber.
Le film commence à la fin de la seconde guerre mondiale, en Lituanie, alors que les troupes russes repoussent les armées allemandes. Les parents du jeune Hannibal Lecter (Aaran Thomas) et de sa petite sœur Mischa (Helena Tachovska) sont tués accidentellement lors des combats, les deux orphelins se retrouvant très vite prisonniers d'une bande de brigands sans scrupules qui n'ont pas arrêté de jouer sur les deux tableaux entre les belligérants. Le sort abominable réservé à Mischa, qui sera dévoilé petit à petit au cours du film, et dont toute l'horreur ne sera révélée qu'à la fin, va traumatiser le jeune Hannibal jusqu'à le transformer en monstre froid uniquement occupé à venger sa sœur. Ainsi, on le suit quelques années plus tard, en France, où il fait ses études de médecine sous l'aile protectrice de Lady Murasaki, la veuve de son oncle, une japonaise dont la famille a été tuée à Hiroshima. Un voyage en Lituanie va lui permettre de retrouver la trace de ceux dont il veut se venger… C'est Gaspard Ulliel qui reprend le rôle de Lecter, jeune adulte, Gong Li interprétant sa tante. Ils dominent un casting réussi, avec de nombreux personnages secondaires parmi lesquels on trouve l'inspecteur Popil (Dominic West) et les cibles de Lecter, Grutas (Rhys Ifans), Dortlich (Richard Brake), Grentz (Ivan Marevich) et Lothar (Martin Hub).
Le scénario peut être décomposé en trois parties assez différentes sur le plan de l'ambiance. La première partie rappelle les films de guerre, les combats se déroulant en hiver, avec des couleurs froides et tristes et quelques séquences très spectaculaires (le crash du Stuka contre un char russe…). La deuxième partie montre la relation entre Lecter et sa tante, pas beaucoup plus vieille que lui, avec la naissance d'une attirance mutuelle, l'image trouvant alors des couleurs plus chaudes. Enfin, la dernière partie bascule dans le film d'horreur, la vengeance de Lecter étant l'occasion de voir quelques scènes fort sanguinolentes. S'il est indiscutable que ce sont des considérations commerciales qui sont à l'origine du roman et du film, les auteurs ont évité une redite des films précédents tout en conservant les aspects sombres qui avaient fait leur succès. Tout en restant loin derrière "Le silence des agneaux" (dont une partie du charme venait également des rapports ambigus entre Lecter et la jeune Clarice Starling), ce film est plus réussi que "Dragon Rouge" et plus crédible que "Hannibal". Il a surtout le mérite de bien montrer l'évolution du personnage, enfant charmant, adolescent tourmenté, jeune homme dur et froid qui va découvrir une certaine délectation dans le meurtre, pour enfin devenir "le cannibale". Le personnage tout en sensibilité joué par Gong Li, au sommet de son art et de sa beauté, fait aussi beaucoup pour l'intérêt que l'on éprouve à suivre la transformation d'Hannibal. La réalisation est très soignée, avec une volonté affichée de reconstitution historique poussant assez loin le détail (Webber avait déjà montré le même souci dans "La jeune fille à la perle"). Au passif on soulignera un rythme un peu lent dans la partie centrale, avec le rôle trop marqué voire superflu tenu par l'inspecteur Popil, ainsi que quelques invraisemblances concernant la facilité avec laquelle Lecter retrouve ses cibles partout dans le monde sans disposer d'aucun moyen particulier.
"Hannibal Lecter, les origines du mal" reste un film typé peu apte à satisfaire le grand public, avec une intrigue trop simple pour contenter les amateurs de vrai thrillers, et peut-être pas assez "horrible" pour plaire vraiment aux amateurs de gore. C'est peut-être ce manque de positionnement qui est la cause d'un succès somme toute mitigé, l'édition en Dvd étant une bonne occasion de le découvrir pour ceux qui avaient hésité à aller le voir en salles.
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L'Image :
3/3 |
Détails techniques
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Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
La qualité technique est excellente, avec une colorimétrie variée rendant aussi bien les forêts lithuaniennes sous la neige que les étangs français sous un beau soleil. Les contrastes sont soulignés par de beaux noirs, la définition est très bonne, et la compression quasi invisible. La photographie de Ben Davis est très belle, avec une utilisation recherchée de la lumière naturelle et des éclairages, et s'appuyant sur des décors et accessoires resituant bien le film dans son époque.
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Le Son :
3/3 |
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 en Français et en Anglais, DTS en Français pour la version cinéma. Dolby Digital 5.1 et DTS en Anglais, pour la version non censurée - Sous-titres : Français imposé sur les VO.
Avis :
La bande sonore est variée, avec de nombreux effets bien spatialisés, allant des bombardements et explosions dans la première partie à des bruits plus subtils et tout aussi inquiétants lors de la vengeance d'Hannibal. La musique très réussie des compositeurs Ilan Eshkeri et Shigeru Umebayashi est parfaitement mise en valeur. On note peu de différences entre VO et VF.
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L'Interactivité
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1.5/3 |
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L'ergonomie des menus :
Les menus sont tous animés et sonorisés. Le film n'est découpé qu'en 12 chapitres, et il faut repasser par le menu pour changer de piste audio.
Les bonus :
Le film est en version cinéma sur le disque 1, et en version longue dite "non censurée" (uniquement en VOst) sur le disque 2. Les bonus sont répartis sur les deux disques.
Sur le disque 1:
L'origine du mal : making of de 17 minutes en 4/3VOst, trop court, et de ton un peu trop promotionnel pour être vraiment intéressant. On privilégiera les commentaires pour en apprendre un peu plus sur la réalisation.
Dix scènes coupées en 4/3 VOst, format cinéma respecté, avec ou sans commentaires du réalisateur. Ces scènes n'apportent pas grand chose à l'intrigue, d'ailleurs aucune d'entre elles n'est reprise dans la version longue du film.
Horreur et élégance : Les décors du film. Documentaire de 7 minutes en 4/3 VOst, présenté par Allan Starski, le directeur artistique. Il insiste sur la reconstitution de décors d'après guerre, avec un grand soin du détail concernant des objets caractéristiques, comme par exemple les réfrigérateurs et les éviers de l'époque.
Lien Internet vers le site de TF1 Vidéo. Sur le disque 2:
Commentaires du réalisateur Peter Webber et de la productrice Martha de Laurentiis, en VOst. Ce sont surtout les éléments apportés par Webber qui sont intéressants, donnant des détails techniques (ce qui est réel ou en images de synthèse, par exemple). On a aussi droit à des anecdotes de tournage, et les scènes rajoutées par rapport à la version cinéma sont assez systématiquement signalées. En fait, on peut ainsi constater qu'il s'agit d'une version longue du film et non pas d'une version "non censurée" comme indiquée sur la jaquette, car les scènes apparaissant en plus n'ont rien de particulier pour justifier une "censure".
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Les Visuels :
1/1 |
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray transparent à deux alvéoles, inséré dans un étui cartonné qui reprend sensiblement les mêmes visuels. L'image principale utilise l'affiche du film, Lecter affublé d'un masque, une astuce un peu artificielle du scénario permettant de faire le lien avec les épisodes précédents (en chronologie de films, donc suivants en ce qui concerne la vie de Lecter).
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La sérigraphie
Les deux disques sont sérigraphiés avec une impression fine incluant le rond central, les logos et textes légaux étant remarquablement discrets. Le disque du film version cinéma reprend le visuel de la jaquette, alors que celui de la version non censurée fait figurer la statue du samouraï vénéré par Lady Murasaki.
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