DVD A LA LOUPE

Résumé : Flic à Chicago, Eddie Jillette arrête un tueur chargé d'exécuter un contrat pour un gros bonnet de la Nouvelle-Orléans. Eddie décide de prendre sa place, mais l'affaire tourne mal et son partenaire et ami se fait poignarder. Pour Eddie, tous les moyens seront bon pour venger son ami, à commencer par le kidnapping de Michèle, la petite amie du meurtrier…

Avis : Polar noir teinté d'exotisme, "Sans pitié" fait partie de ces petits films sans grande prétention, assez vite oubliés après les avoir vus, mais qui permettent de passer une bonne soirée grâce à du rythme et un suspense toujours présent. On est ici d'une part sur le schéma du flic qui veut venger son coéquipier, et d'autre part sur l'histoire classique de la romance qui naît entre un homme et une femme dont la relation n'est pas vraiment partie du bon pied. Le film, réalisé par le relativement peu connu Richard Pearce, n'a pas fait un tabac en salles, et l'édition DVD est aussi restée assez confidentielle, néanmoins "Sans pitié" vaut au moins autant le détour que d'autres films plus connus dans la même veine.

Le scénario peut se décomposer en deux parties assez différentes à la fois sur le plan de l'ambiance et sur le plan visuel. La première montre, en milieu urbain, le monde assez noir des flics et de leurs indics, et les règlements de compte entre gangsters qui se terminent de façon toujours violente. On y fait la connaissance d'Eddie Jillette (Richard Gere) et Joe Collins (Gary Basaraba), deux flics de Chicago, de deux cousins riches propriétaires terriens de la Nouvelle-Orléans, Paul et Allan Deneveux (Terry Kinney et William Atterton), et du tueur Losado (Jeroen Krabbé) qui aura la peau de Paul. La deuxième partie est une course poursuite qui débute dans les bayous de Louisiane, marécageux et infestés d'alligators, entre Eddie, et les sbires de Losado. Eddie traîne avec lui la ravissante Michèle Duval (Kim Basinger), la petite amie du tueur, qu'il a enlevée. Si la jeune femme apprécie peu d'être menottée, elle n'est pas mécontente d'avoir été arrachée à un amant à qui elle avait été vendue étant adolescente, et qui la brutalise. Naturellement une romance va naître entre Eddie et elle, et cet imbroglio trouvera son dénouement lors d'un affrontement violent entre les différents protagonistes, dans un hôtel en flammes déserté par tous ses clients. Le casting est assez réussi, Richard Gere formant avec une jeune et sexy Kim Basinger (tout juste auréolée du succès alors récent du sulfureux "Huit semaines et demi") un couple glamour assez crédible. Jeroen Krabbé, un habitué des rôles de méchants, est quant à lui détestable à souhait, en brute sadique qui joue du couteau comme un boucher, sans montrer la moindre émotion quand il poignarde ses victimes. Les personnages sont très manichéens, l'intrigue s'attachant beaucoup plus à l'action qu'à brosser des caractères fouillés, Michèle Duval étant probablement le personnage le plus nuancé. La facilité avec laquelle Jillette contourne la loi (en étant d'ailleurs appuyé en cela par son supérieur hiérarchique direct, le capitaine Stemkowski, joué par George Dzundza), est également à la limite de la crédibilité.

Si l'on ne retiendra pas grand chose du scénario assez simpliste de Jim Carabatsos, on appréciera par contre la belle photographie de Michel Brault utilisant des jeux d'eau et de lumière dans les marais, et surtout une action assez prenante qui fait qu'on ne s'ennuie à aucun moment. La séquence de l'incendie est elle aussi tout à fait marquante, à la fois sur le plan visuel et celui de l'intensité dramatique, Jillette s'y comportant de façon quasi suicidaire. Et si la plupart des situations que vivent nos héros sont somme toute peu vraisemblables, on se laisse assez facilement emporter dans leur folle cavale, sans trop devoir chercher ce que d'ailleurs ni le scénariste, ni le réalisateur n'ont voulu y mettre.

 
Sans pitié