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DVD A LA LOUPE


MAY

Lui écrire langeikki

May DVD sorti le 20/10/2004


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Editeur : M6 Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Date de sortie en salle: 10 Mars 2004
Durée du film : 1 h 34 minutes.

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Nombre de visites :
878


   

Le Film : 8.5/10

Résumé : May travaille dans un cabinet vétérinaire. C'est une jeune fille timide et complexée qui à beaucoup de mal à se faire des amis et dont l'attitude est étrange aux yeux des autres. Elle partage son appartement avec sa seule vraie amie, une poupée que lui a donné sa mère quand elle était petite. Un jour, elle flirte avec un jeune mécanicien intrigué par son attitude. Leur relation ne dure pas longtemps et après d'autres brèves rencontres sans lendemain, May décide de se fabriquer elle-même un amant idéal...

Avis :  Tu es vraiment un pirate ? Peut être que May aurait du répondre oui, peut être aurait elle du devenir le jouet et la cible de ceux qui ne voient que la superficie d’un être… Les détails disent beaucoup plus qu’on ne nous le laisse penser et sont souvent bien plus importants que la profondeur ou la singularité de la personne qu’ils représentent aux yeux de tous… Chacun est pourtant libre d’écarter ou de juger ce qui ne lui ressemble pas, il n’y a aucune loi qui impose la compréhension et le bon sens, c’est la nature humaine qui est responsable et l’éducation qui donne la primauté à la norme sur la différence. Qu’ils sont laids ces enfants quand ils perdent leur innocence… Dur dur de lutter… L’existence se chargera de nous offrir la condition que nous aurons mérité et si de plus nous vivons bien avec alors que dire ? Voyez vous… Il est tellement évident de s’apitoyer ou de compatir au malaise d’un être, c’est plaisant n’est ce pas ? Beaucoup d’entre nous trouveront à la timidité un charme plus authentique que celui froid et conservateur de la sacro sainte attirance. La timidité c’est un chemin vers le romantisme mais surtout c’est une prison à l’état brut. Certains seront attirés par le « bizarre » blasés d’être enfermés dans une conformité qui leur sied bien, mais une fois qu’ils auront fendu la belle armure, qu’ils auront touché le visage de l’être convoité ou qu’ils se seront approchés un peu trop près des racines du mal ; beaucoup s’en écarteront aussi radicalement qu’il avaient mis peu de pudeur à affirmer leur intérêt...

Voici l’histoire de May, jeune fille frêle, sans repères et qui ne sait ce qu’est la vie qu’à travers son travail de vétérinaire et la compagnie d’une poupée offerte par sa mère car voyez vous elle n’avait pas d’amis… L'espoir tient une grande place dans la solitude d’un être mais celui qui est isolé et qui voit ses rêves décousus ne peut que sombrer… Reste à savoir où et dans quels termes… Apres avoir esquissé pour la première fois de sa vie la perfection dans les mains d’un homme qu’elle idéalisa, May se mit à espérer (La main compagne de tout maux, les mains liés brisent la solitude) Mais son manque de discernement, son manque de connaissance des travers de l’esprit la poussa vers l’autodestruction d’une relation à peine commencée… Le pire c’est qu’elle pensa bien faire, proposer à l’être aimé ce qu’il préférait : « j’aime le gore » lui dira t il. Le hasard, son amour même pour cet homme et sa patience l’installèrent sur le chemin de la vérité. Celle que tout le monde aura pensé mais que personne n’aura dite, qu’aucun n’aura cherché à comprendre ou à apaiser. Au détour de mots prononcés par l’ami de celui qu’elle magnifia, elle commença à comprendre le parcours qui serait le sien…

Une fois la page d’amour tournée non sans mal, c’est toujours l’abandon qui prime car le chagrin est ainsi fait… Notre petite May qui n’avait plus de volonté se laissa étreindre par la force d’un amour différent. Chacun pourrais comprendre ce geste comme une lassitude redoublée de la masculinité et ses imperfections toujours tellement visibles ; Mais prendre comme alternative durable une lesbienne nymphomane c’était surtout accepter sa condition et devenir ce pirate qu’elle se refusa d’être enfant, ce jouet qui n’avait plus vraiment de face… Bien vite, May compris qu’il n’était là non plus aucune question d’amour et fut déçue une seconde fois… La perfection décidément ne lui tendait pas les bras… Une femme, un homme et même son chat se refusaient à lui donner une chaleur autre que celle qui se dégageait depuis des années du regard piquant de cette poupée trônant comme une idole dans sa chambre. May qui avait décidé de s’affranchir de son emprise n’en avait récolté que larmes, souffrance et confusion. Peut être les jeunes aveugles dont elle s’occupait pourraient lui offrir le refuge qu’elle désirait pour soigner son petit cœur cerné de tout bords par la mélancolie ? Eux que leurs yeux ne trahiraient pas, eux qui souffrent dans leur chair depuis le jour qui les vu poindre sur le monde doivent être apte à comprendre ce qu’est la beauté, le partage et l’amour… Elle décida de leur présenter son amie, fière qu’elle était d’avoir enfin compris l’importance qu’elle tenait dans sa vie. Ce fut sa dernière erreur… Les petits ne purent se retenir de vouloir la connaître de plus près, de « toucher son visage » mais dans la cohue la poupée se brisa….

Perdue, j’ai tout perdu se sera t elle dit… Sa silhouette déjà si mince semblait se raccourcir a chaque instant et ses yeux prenaient leur source dans la démence qui s’insinuait plus vite que prévue. Notre petite May rongée par le chagrin ne s’en remettra pas… Pensant pouvoir rebondir elle se mit en quête de cet ami qu’elle n’avait plus… Parole de trop, l’homme mesquin et aliéné par ses propres besoins se condamna. Un ciseau et la mort frappa une fois. May à bout de nerfs pris une décision sensé puisque sa mère le lui avait dit, une mère c’est une référence viable n’est ce pas ? Si tu n’as pas d’amis fabrique t’en un…

Ce film est une poésie, un conte qui aurait pu faire le bonheur d’un Tim Burton et de ses fables animées. Lucky McKee réussi là à transporter les peurs de chacun dans un film qui met le spectateur dans la position du patient. Le malaise qui se glissera d’emblée dans chacun de nos membres tétanisés par tant de vérité nous empêchera quelque peu de savourer cette œuvre à sa juste valeur. Qui ne s’est jamais identifié à May une fois dans sa vie ? Qui n’a jamais ressenti ces manques… Personnellement ce film m’a laissé une trace terriblement ambiguë. Il heurte tant notre inconscient qu’il est dur de le visionner avec plaisir. On a constamment cette boule à l’estomac, la tête qui se penche et les yeux pas très droits. Mais ce n’est pas tellement le film qui crée ça, c’est au contraire notre condition qui nous dicte nos réactions. Chacun aura sa manière de l’appréhender et c’est ici qu’il devient brillant. L’interaction sera totale et personne ne le verra sans doute de la même manière. Le scénario détaillé plus haut est un modèle car il offre au spectateur toutes les phases par lesquelles passe May en les liant prodigieusement jusqu’au final pour le moins explicite… La réalisation manque peut être un peu de rythme mais il faut laisser à la fleur le temps de faner sans arracher ses pétales… La musique est aussi une composante essentielle du film, elle fut choisie à propos et se diffuse comme un parfum légèrement poivré aux senteurs apaisantes et exquises...

Les acteurs sont sobres et jouent avec naturel. On retrouve à l’affiche Jeremy Sisto qui interprète brillamment le reflet de l’américain moyen dans la tranche 25/30 ans. A ce sujet il faut noter qu’à l’image de McKee, Adam son personnage est fan de Dario Argento. Ceci n’est qu’un aperçu des nombreux clins d’oeils qui parsèment le film sur toute sa longueur. Anna Farris plus connue comme l’héroïne de la franchise à succès Scary Movie s’en sort aussi fort bien. Elle su s’extraire du carcan dans lequel l’avait enfermé son personnage de Cindy Campbell pour jouer dans des production plus indépendantes et sérieuses comme ce May, Lost in translation ou Le secret de Brokeback Mountain. Angela Bettis est au dessus de ça et porte littéralement son personnage… Cette prestation véritablement incroyable trouve toute sa portée quand on se dit que l’actrice n’existe pas et qu’Angela Bettis est May. Ce casting impeccable vu les moyens du film est complété par James Duval vu en Frank The Bunny dans Donnie Darko qui fait une apparition plutôt brève mais tout aussi précieuse que chacun des rôles périphériques à « l’innocente » jeune fille autour de laquelle gravite le propos de métrage.

Avant de vous laisser et en conclusion j’aimerais souligner l’une des dernières phrase du film : Ecroulée sur sa créature, le visage en sang May dit « Tout ce que je veux c’est que quelqu’un me regarde » Je prend ça comme un message du réalisateur à ses spectateurs, conscient sans doute d’en avoir touché la plupart plus que de raison… Lucky McKee a raison, May est un film à voir, un beau film qui certes ne plaira pas à tout le monde mais qui pour sur qui que vous soyez vous parlera encore longtemps après l’avoir visionné…

Elle aura souffert toute sa vie notre petite May d’avoir vu et d’être vue de travers… Soyons utopiste est disons nous que tout cela n’aura pas été inutile même si souvent les réactions ne sont pas celles attendues… L’humanité dans son ensemble n’aura jamais besoin de se fabriquer des pantins ou des marionnettes, elle en compte déjà bien assez en son propre sein sans en être consciente. Gardez vous bien de vous complaire à ne voir que la surface des choses, la beauté dans la plupart des cas s’enferme sous la peau pour ne jamais plus en sortir. Regardez autour de vous et sentez les éléments se déchaîner plutôt que les courbes se dessiner, votre vie n’en sera que meilleure. Certains diront qu’il y a assez de cœurs à prendre en ce monde et que chacun sera servi en son temps. L’amour ne s’essaye pas mais se vit pleinement ma pauvre petite May… Je préfère me dire que chacun devra trouver son pansement, nous avons tous le pouvoir de nous étendre sur les blessures que la vie provoque. Du néant naît l’instant, de l’instant naît la peur, de la peur naît l’espoir et l’espoir tend la main…

Regarde moi.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : Le transfert a été parfaitement effectué, techniquement ce dvd ne pouvait pas sans doute pas faire bien mieux. L’image n’est pas pour autant d’une beauté éclatante mais reste propre et plutôt très colorée pour un film si sombre. Ce contraste étrange s’explique sans doute à cause d’un choix artistique sobre et de moyens pas très importants. Il renforce avant tout le sentiment de réalisme et accentue encore la tristesse qui se dégage du métrage.


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 Français / Anglais et DTS 5.1 Français - Sous-titres : Français

Avis : L’atmosphère musicale tout en délicatesse accompagne très bien la thématique du film, elle joue également beaucoup sur la tension dramatique et grâce à elle on escorte quasiment May la main dans la main sur son chemin de croix. Les pistes sont techniquement remarquables mais on dénombre quelques défauts de traduction sur la V.F


L'Interactivité : 1.5/3

L'ergonomie des menus :
Les menus sont remarquablement animés et sonorisés, c’est un vrai plaisir d’y naviguer même si le choix n’est pas tres large ( Film, 12 chapitres, versions, Bandes annonces )


Les bonus :

Un simple commentaire audio et un livret. Pas top pour un film de cette qualité surtout qu’on ressort de chacun d’entre eux assez frustré. Heureusement ils ont le bonheur de ne pas être redondant et de bien se compléter.

  • Commentaire audio : Lucky McKee (réalisateur) Angela Bettis (May) Bret Roberts (acteur), Steve Yedlin (directeur de la photo) Chris Sivertson (Monteur) Nichole Hitz (Ambrosia) Tout ce joli petit monde en était la à son premier commentaire audio et ça se sent… L’humeur est certes propice à la franche camaraderie et à la déconnade mais cela nuit à la compréhension du film dont le scénario et les origines ne sont que très peu détaillées. Il y a des anecdotes, de nombreuses auto congratulations et auto flagellations mais le propos du film et son atmosphère méritaient mieux que ça… Si vous voulez rire un bon coup et que vous n’attendiez rien de capital de ce commentaire vous pouvez foncer, sinon : abstenez vous.
  • Bandes annonces : Bandes annonces en V.F : Les Témoins, Instincts meurtriers, Underworld et Le médaillon.
  • Livret de 24 pages : En bonus à l’intérieur du dvd nous avons droit a un livret de 24 pages au format de poche qui nous permettra de combler légèrement le manque d’explications du commentaire audio. Parsemé de morceaux d’interviews de Lucky McKee et Angela Bettis et avec en bonus de très belles images du film, ce livret nous permettra de mieux comprendre la naissance du personnage et du script.

  • Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Boîtier Amaray noir classique qui se marie ma foi fort bien avec l’aspect ombrageux et énigmatique de l’affiche nous montrant le visage de May dans la pénombre. L’arrière et la tranche restent dans les mêmes tons, c’est sobre et efficace. A quand un collector ?



    La sérigraphie

    Mis à part les mentions légales qui empiètent sur le visage de May, la sérigraphie est vraiment formidable et les logos plus que discrets… Je vous laisse savourer cette petite merveille d’esthétisme.


    Note Finale : (15.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 27/02/2007 à 09:58 par Niko06 : Longue vie à toi pour ce texte génial! J'adore ta critique et j'adore ce "petit" chef d'oeuvre!!!
    - le 26/02/2007 à 17:50 par SebsokK : Un film de plus à la Wishlist... Et en plus j'adore les livrets Bonus!

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