DVD A LA LOUPE

Résumé : Un policier en provenance de Hong-Kong, Liu Jian, arrive à Paris. Le soir même, il doit participer à une mission qui consiste à arrêter un haut dignitaire chinois véreux en flagrant délit. Mais la mission tourne mal et le dignitaire se fait assassiner. En fait Liu Jian est tombé dans un piège qui lui a été tendu, et se retrouve accusé du meurtre, traqué dans une ville qu'il ne connaît pas, et il aura bien du mal à prouver son innocence...

Avis : Film d'arts martiaux basé sur l'action pure "Le baiser mortel du dragon" est un divertissement efficace et agréable à regarder, pour autant qu'on ne cherche pas trop le réalisme des situations. Il est assez rare qu'un film français (du moins partiellement) aborde ce thème, et c'est l'occasion de voir des scènes de combat à mains nues dans un Paris filmé avec une réussite certaine par le réalisateur Chris Nahon. Coscénarisé et coproduit par Luc Besson, ce film a fait l'objet d'une couverture médiatique assez large entraînant un succès notable compte tenu de son genre assez particulier.

Le scénario, très manichéen, est assez alambiqué, construit sur mesure pour donner un sens aux nombreuses cascades et scènes spectaculaires du film. Jet Li, très connu en Asie et découvert dans le monde occidental par son rôle de méchant dans "L'Arme fatale 4", est ici du bon côté de la barrière et son personnage, Liu Jian, doit lutter contre la police française aux ordres d'un flic véreux et manipulateur, l'inspecteur Jean-Pierre Richard (Tcheky Karyo) qui a manigancé un coup particulièrement tordu pour servir un complot international aux raisons politiques sur fond de trafic de drogue. Liu Jian a d'autant moins de chances de s'en sortir qu'il ne dispose dans Paris que d'un seul contact, l'oncle Tai (Burt Kwouk, déjà vu dans deux James Bond), et que la seule personne qui pourrait démontrer son innocence est Jessica, une prostituée d'origine américaine qui a assisté au meurtre. Bridjet Fonda, assez émouvante, interprète avec beaucoup de sensibilité cette fille paumée, impuissante à maîtriser son destin car soumise par la contrainte à obéir à Richard qui, détenant sa fille, la maintient de force sous l'influence de la drogue. Les rapports entre Richard et Jessica, et entre Liu Jian et Jessica sont les seuls moment du film où il y a un peu de profondeur psychologique, le reste du film étant essentiellement constitué de scènes d'action, agrémentées de l'utilisation dans les combats de l'acupuncture, ce qui vaudra d'ailleurs au film son titre. Jet Li ne fait pas preuve de qualités époustouflantes dans le jeu d'acteur, mais il possède un vrai charisme malgré une certaine froideur, et se montre très efficace dans la chorégraphie des combats menés avec une grande virtuosité. On notera la séquence, courte mais très spectaculaire, de la boule de billard, une des seules réalisées avec des trucages, les câbles ayant été bannis, pour plus de réalisme, de la plupart des scènes de combat. Face à lui, Tcheky Karyo est un méchant plus détestable que jamais, un rôle proche de celui qu'il tenait dans "Bad Boys"et qu'il interprète à merveille.

Basé sur une chasse à l'homme, le rythme du film est vif, et son traitement sonore a fait l'objet de beaucoup de soin, le rendant sur ce plan très spectaculaire. La tonalité générale est assez violente, le meurtre du dignitaire, la scène de la piqûre de morphine imposée à Jessica, et surtout la scène du baiser du dragon, pouvant choquer les âmes les plus sensibles et justifiant l'interdiction du film aux plus jeunes. Bien que se voulant sérieux, le scénario présente quelques touches d'humour, mais la crédibilité des situations est malheureusement totalement absente, Liu Jian, qui ne dispose que de ses mains et accessoirement d'aiguilles d'acupuncture, réussissant toujours à venir à bout de cohortes armées de fusils jusqu'aux dents. Il faut dire que ce défaut est un peu la loi d'un genre qu'il vaut mieux éviter si l'on attache plus d'importance au réalisme qu'au spectacle, mais ce film qui fonctionne bien peut en constituer une approche agréable, d'autant plus qu'il est servi par une photographie assez léchée.

 
Le baiser mortel du dragon